3 RAISONS DE... REDÉCOUVRIR
La vie de Saint-Just
1
« L’archange de la mort », c’est ainsi que Michelet appelait Saint-Just. Un tel surnom pose un personnage. Moins lyrique que son illustre prédécesseur, mais plus solide sur le plan scientifique, l’historien Antoine Boulant revient sur l’histoire de ce jeune homme fanatique. Celui-ci est longtemps resté dans l’ombre de ses aînés les plus radicaux : Danton, Marat et Robespierre. Mais il ne faudrait pas minorer l’action révolutionnaire de ce surdoué, dont la tête fut tranchée par la guillotine le même jour que Robespierre, alors qu’il n’avait que 26 ans.
2
Issu de la bourgeoisie provinciale, Saint-Just, est d’abord « partisan de la monarchie constitutionnelle, favorable au régime censitaire et plutôt bienveillant à l’égard de Louis XVI ». Mais en quelques mois, il se radicalise et adhère aux idées les plus sanglantes de la Révolution. Se rêvant en héros justicier, il est capable d’inventer des preuves à charge contre les ennemis du nouvel ordre politique. Ce faisant, il devient l’un des plus grands « théoriciens de la Terreur ».
3
Âgé de 20 ans, Louis-Antoine quitte sa ville natale à la suite d’un chagrin d’amour, ce qui, on le sait, peut rendre méchant. À Paris, il ne vit aucune liaison notable. Dans la conclusion de Saint-Just. L’archange de la Révolution, Antoine Boulant va jusqu’à émettre, à demi-mot, l’hypothèse selon laquelle Saint-Just serait monté vierge sur l’échafaud. Aurait-il sublimé, dans la politique, des pulsions sans issue dans sa vie érotique morne et terne ? Bien malin qui saura le dire !
SAINT-JUST. L’ARCHANGE DE LA RÉVOLUTION
PAR ANTOINE BOULANT,
350 P., PASSÉS COMPOSÉS, 22 €