RÉTRO-LISEUR
Un large dossier consacré à Madame de Sévigné, à l’occasion des 300 ans de sa disparition ; une évocation du Salon du livre mettant à l’honneur les États-Unis ; l’univers de Mario Vargas Llosa ; des extraits d’Un homme disparaît de J.-B. Pontalis, de Notre jeu de John Le Carré et d’Othello de Shakespeare ; l’actualité des Dicos d’or…
LA RÉPONSE
« Les journalistes me font rigoler. Ils me demandent comment j’explique mon succès. C’est comme demander à une dame : comment expliquez-vous que tous les hommes vous adorent ? “Mais parce que je suis belle !” Je devrais répondre : “Mais parce que mes romans sont beaux !” »
Umberto Eco répondant à une question de Michel Arseneault autour de l’engouement des lecteurs pour les ouvrages de l’auteur du Nom de la rose.
LA POLÉMIQUE
« Pauvres intellectuels ! Qu’ils se bornent à bâtir leur oeuvre, hors des contingences politiques et des remous du siècle, et on leur reprochera de se laver les mains, tel Pilate ; qu’au contraire, infiniment plus nombreux, ils retroussent leurs manches et viennent se colleter avec les grands problèmes de leur temps, et on stigmatisera leurs mains sales… […] Un intellectuel italien, Daniel Salvatore Schiffer, vient de distinguer, dans La Dérive d’une caste (L’Âge d’homme), entre les intellectuels, qu’il admire (Camus, Malraux), et les intellos, qu’il méprise (tout particulièrement Bernard-Henri Lévy) ; l’intello serait donc à l’intellectuel ce que le politicien est à l’homme politique. »
Guy Rossi-Landi, dans un article intitulé
« Où sont passés les intellectuels ? »
LA CRITIQUE
JUBILATIONS VERS LE CIEL de Yann Moix
« Ce premier roman d’un jeune écrivain de 27 ans mérite bien son titre. Car cette version pop des confessions d’un enfant des années 1970 est purement et simplement “jubilatoire”. Tout commence par un coup de foudre sous un préau. Nestor, 10 ans, tombe amoureux fou d’Hélène, qui le repousse. C’est aussi la meilleure partie du livre. Moix excelle dans l’évocation nostalgique des années Kickers et sous-pull vert pomme. Ensuite viennent les choses sérieuses. Les enfants ont grandi. Nestor parvient enfin à séduire la belle Hélène. D’où une série de séquences sexuelles nettement moins réussies. Moix n’est pas Miller et cette épreuve de l’érotisme n’est guère convaincante. Peu importe…
Car Jubilations vers le ciel est un dépucelage littéraire accompli dans la joie. »