L’ACTUALITÉ
À l’occasion de la sortie en salles du malicieux Lucky Strike, de Kim Yong-hoon, retour sur l’engouement autour de la fiction coréenne, qui a su exporter auprès d’un large public international toute sa spécificité. Entre créativité et divertissement.
C’était à Cannes, le 25 mai 2019. Sur la scène de l’amphithéâtre Lumière, Alejandro González Iñárritu déclarait solennellement : « La Palme d’or est attribuée à Parasite de Bong Joon-ho. » Au-delà de la consécration du réalisateur, on tenait là le symbole d’une reconnaissance mondiale pour toute la culture populaire coréenne contemporaine. Qui, au fil des ans, a imposé sa diversité, ses codes, sa singularité aussi bien au cinéma ( Old Boy, Dernier train pour Busan…) qu’en musique (la fameuse K-Pop). Et, évidemment, en littérature. Si les diverses branches du manga coréen sont plébiscitées par un jeune lectorat, on trouve également un public friand de romans venus de Séoul. Rayon thrillers, on saluera entre autres le travail de maisons d’édition spécialisées comme Matin Calme ou Philippe Picquier, qui nous ont permis de découvrir les livres de Kim Un-su, Seo Mi-ae, Kim Young-ha ou Jeong You-jeong. Pour en revenir au grand écran, le très malicieux film de casse Lucky Strike est l’adaptation d’un roman noir du… Japonais Keisuke Sone ! Pour son premier long-métrage, Kim Yong-hoon signe une enquête-puzzle à la Tarantino autour d’un sac Louis Vuitton rempli de billets, convoité par toute une galerie de personnages… On retrouve dans cet exercice de genre tout ce qu’on apprécie dans le cinéma coréen : un sens du divertissement qui n’empêche pas une certaine complexité, un grand soin formel, un montage aux petits oignons, sans oublier de l’humour et une petite pointe de sadisme gore. Alors, on trinque au soju ?