Autonomes de François Bégaudeau Cyril contre Goliath de Thomas Bornot et Cyril Montana
Quand les écrivains s’engagent… sur l’engagement : d’un côté François Bégaudeau, de l’autre, Cyril Montana. Les deux en habits de documentaristes. On va évacuer le premier rapidement : Bégaudeau filme quelques « personnages » atypiques qui ont adopté un mode de vie hors (des) normes. Autonomes n’a même pas les qualités d’un bon reportage télé ; aucun récit, aucune colonne vertébrale, le tout filmé sans force ni idées. Ça dure presque deux heures, il aurait suffi de quatre ou vingt minutes…
Beaucoup plus intéressant est Cyril contre Goliath. « Cyril », c’est Cyril Montana, écrivain, communicant, « gauche caviar » quinquagénaire ; « Goliath », c’est Pierre Cardin, milliardaire et homme de mode qui a, peu à peu, acheté la quasi-totalité d’un village du Luberon, Lacoste, pour… ne rien en faire. Au grand dam de Cyril, lacostois de coeur, qui décide d’interpeller l’homme d’affaires comme Don Quichotte s’attaquait aux moulins. C’est un autodocu, comme on dit une autofiction en littérature, qui suit le combat d’un homme et décrypte finalement le sens de l’engagement. Cyril Montana est sûrement moins naïf que ce film ne le laisse penser, mais son implication vaut respect. Aidé par Thomas Bornot à la réalisation dans un esprit proche de Merci Patron ! (voix off, commentaire du récit, sourire, mise en abyme, parfois un peu de roublardise…), Cyril Montana livre un documentaire de cinéma qui paraphrase Lao-tseu : « Il n’y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur c’est la lutte et l’engagement. »
Autonomes, en salles le 30 septembre Cyril contre Goliath, en salles le 9 septembre