RAYON POCHES
★★★★☆
L’ÉVANGILE SELON YONG SHENG, DAI SIJIE, 496 P., FOLIO, 7,50 €
Dai Sijie rapporte, avec un lyrisme dépouillé, l’histoire de son grand-père, le premier pasteur chinois de Putian. Né d’un père charpentier comme le Christ, Yong Sheng, dont le nom évoque le son et la parole, se livre à une interprétation biblique et symbolique de sa propre vie. Le roman révèle les teintes bouddhiques de la pensée chrétienne et la résilience quasi messianique du héros pour affronter les dérives totalitaires de la République populaire de Chine.
★★★☆☆
BACCHANTES, CÉLINE MINARD, 112 P., RIVAGES POCHE, 7 €
Trois braqueuses aussi loufoques que lucides se livrent à de joyeuses bacchanales dans un bunker de l’armée britannique, abritant une collection de vins d’exception estimée à 350 millions de dollars. En restituant le monde dionysiaque théorisé par Nietzsche, Céline Minard célèbre la corporalité de l’existence, dans l’extase précédant les grandes tragédies. Alors qu’un typhon se prépare autour de la baie de Hongkong, le romanée-conti coule à flots dans la cave la mieux protégée du monde.
★★★☆☆
LES GRANDS CERFS, CLAUDIE HUNZINGER, 224 P., J’AI LU, 7,10 €
Sa vie dans les Vosges a inspiré de nombreux romans à l’écrivaine et artiste Claudie Hunzinger. Fascinée par la tribu de cerfs qui entoure sa ferme, Pamina apprend à observer la nature auprès de Léo, photographe animalier.
À mesure qu’elle découvre ces animaux sacrés et l’architecture de leurs bois, le monde de la chasse et la politique de l’ONF révèlent toute leur insensibilité. L’auteure nous rappelle que, selon Lucrèce, massacres et beauté se forment dans le même alphabet.