Équipée sauvage
Alessandro Robecchi signe un polar dans la veine du giallo italien, qui ne manque pas d’ironie.
C’est écrit sur la couverture : Ceci n’est pas une chanson d’amour. Effectivement, ce roman au titre sibyllin n’a rien d’une bluette, mais joue dans la cour du polar transalpin entre giallo, enquête policière, étude de moeurs et comédie. Chandler, Westlake et Scarbanenco imprègnent ce récit qui ne se prend pas pour un Prix Nobel, qui ne s’attache pas aux détails réalistes mais qui s’amuse à fabriquer une bonne intrigue, comme dans une série B au cinéma.
Le point de départ est classique : Carlo Monterossi, producteur de téléréalité à succès, est victime d’une tentative d’assassinat alors qu’il est pris de remords face aux excès de ses émissions qui fricotent avec les poubelles. L’une est-il lié avec l’autre ?
Peutêtre. Mais pas forcément. Et que dire de ce campement de gitans attaqué par un crétin vénal et des tueurs professionnels qui s’en mêlent. L’un est-il lié avec les autres ? Peut-être. Mais pas forcément. Il y a aussi des doigts coupés enfoncés en des endroits qui rendent bien réelles des expressions parfois métaphoriques, une hackeuse lesbienne, un journaliste de terrain et une ville, Milan, grouillante en surface et inquiétante en dessous.
C’est bien emballé, et bien traduit, surtout drôle, tendance humour noir. Alessandro Robecchi, amateur de Bob Dylan, souvent cité, prend régulièrement le parti de commenter son propre récit, parfois son propre style ou les clichés des intrigues policières. Il serait dommage que l’auteur s’arrête en si bon chemin.