DES LOUVES À LA TÊTE DU NOIR
Même si elle l’a quitté, Sonja Delzongle est l’une des fondatrices du collectif créé en septembre dernier, féminin et féministe.
De l’association 813 à celle des Habits noirs, les auteurs de polar ont régulièrement avancé en bande, perpétuant la tradition française de camaraderie entre écrivains du genre longtemps snobés par ceux de la « littérature générale ». Il y a près d'un an, des autrices se sont elles aussi constituées en meute, sous le nom de « Louves du polar ». Nouvelles venues dans ce que beaucoup appellent « la grande famille du noir », ces dernières forment un collectif informel depuis septembre 2022. L’idée est née d’un bilan, rappelé ainsi par Céline Denjean, l’une des cofondatrices : « Il est considéré que 30 à 40 % des écrivains de polar, roman noir ou thriller sont des écrivaines. Pourtant, on n’a pas 30 à 40 % de visibilité. » Même si les festivals et la presse sont plus paritaires, reste que les libraires ont confirmé cette donnée aux louves. Elles étaient sept au départ (Cécile Cabanac, Marlène Charine, Sonja Delzongle, Céline Denjean, Chrystel Duchamp, Agathe Portail et Céline de Roany), elles sont à présent trentedeux (citons aussi Gabrielle Massat, Alexandra Echkenazi ou Max Monnehay). « Être louve, selon Denjean, c’est revendiquer un état d’esprit de sororité », « mettre en lumière les polars écrits par des auteures… louves ou pas louves ». Cela passe par « des partenariats avec des festivals, avec des librairies, avec la chaîne Cultura récemment ». En attendant, bientôt, un recueil collectif. leslouvesdupolar.fr