Les nouveaux fonds de légende

Comment investir dans le cinéma quand on n’est pas producteur ? Les millionnaires ont accès aux Soficas, ces sociétés qui leur permettent de défiscaliser leurs revenus ; les simples cinéphiles peuvent, eux, verser leur obole, pour s’amuser, via des sites comme Kickstarter. Une nouvelle possibilité vient d’être créée par le gestionnaire OTC Agregator : son fonds « Grand Angle », agréé par l’Autorité des Marchés financiers, se concentre sur les PME du monde des médias. Ainsi, dans le cinéma, OTC investira entre 7,5 et 10 millions d’euros par an dans la société Légende Productions dirigée par Alain Goldman (Gaumont et lui se partageant le capital). « Cet argent financera l’écriture et le développement de tous nos scénarios, explique

ce dernier. Nous le rembourserons dès que le film entrera en production. Si le projet avorte, nous dédommagerons le fonds. Enmoyenne, nous tournons 8 scénarios sur 10. » En clair, les investisseurs ne courent aucun risque (et pourront en plus alléger leur ISF à hauteur de 9 000 euros). Et Goldman dégage des ressources qui lui permettront de faire plus de films, tout en se développant à Hollywood. Dans le passé, Légende a enregistré quelques gros bides (« Vatel », « Babylon AD »), mais surtout des succès

(« les Gamins », « Case Départ » [photo], « la Rafle »…). « Les trois quarts de nos 25 films ont dépassé le

million d’entrées » , résume Goldman, particulièrement fier de « la Môme ». En chantier : le remake américain de son « Paulette », ainsi que l’adaptation américaine de « HHhH », le livre de Laurent Binet. Après « Résistances » dans quelques jours sur TF1, il va multiplier les séries télé : la vie des frères Warner ou la traque d’Eichmann, tournée par Gideon Raff, le créateur de « Homeland ».