L'Obs

LES FANTÔMES DE DIÊN BIÊN PHU

Le 7 mai 1954, la chute du camp français mettait fin à la guerre d’Indochine. Soixante ans plus tard, notre journalist­e est retournée sur les lieux d’une bataille qui continue de hanter la société vietnamien­ne. A commencer par sa propre famille

- PAR DOAN BUI

Clic, clac, les appareils photo crépitent. Devant le monument à la victoire de Diên Biên Phu, une de ces sculptures monumental­es dans un style tout soviétique qui parsèment la campagne environnan­te, des groupes de touristes vietnamien­s prennent la pose. Pas l’ombre d’un Tây (“Occidental”). Le touriste étranger s’aventure rarement jusqu’à cette petite bourgade perchée dans les montagnes du nordouest du Vietnam, à une heure d’avion de Hanoi, mais dix heures de route qui tournicote. Il y a quinze ans, c’était pire. Il fallait deux jours en Jeep, sans compter les crevaisons de pneus, pour y parvenir. J’avais fait le périple, mon sac Decathlon greffé sur le dos me faisait ressembler à Quasimodo. « Em oi [petite soeur] ! Tu es comme les Tây balo [Occidental-ballot] », s’esclaffaie­nt les Vietnamien­s, puisque c’est ainsi qu’ils appellent avec drôlerie les routards. Je ne rentrais pas dans la case. Le balo, d’accord, mais Tây, non, pas vraiment,

Un vétéran pose au musée de Diên Biên Phu

vu ma tête de Viet kieu (Vietnamien de l’étranger), née en France.

Qu’est-ce que je venais bien faire là, à Diên Biên Phu ? Il n’y avait à l’époque pas grand-chose à voir. Pas grand monde non plus. C’était avant que les Vietnamien­s ne commencent à apprendre, eux aussi, à goûter aux joies du tourisme. Sur le site, nous étions quatre Tây balo, dont un Alsacien nostalgiqu­e de la guerre d’Indochine, qui avait traîné son épouse à l’autre bout de la terre, pour ce pèlerinage improbable à « Diên Biên ». Nous avions contemplé, perplexes, une colline pelée avec le panneau A1. « C’est Eliane 2, avait soupiré tristement l’Alsacien. A1, c’est le nom qu’utilisent les Vietnamien­s ! » A ne pas confondre avec Eliane 4, le mont chauve juste à côté où brinquebal­ait un panneau C1. Béatrice, Eliane, Isabelle, Huguette… Perverse idée que d’avoir affublé de noms féminins ces collines où s’égrène le décompte des morts. Je ne connaissai­s rien à cette guerre d’Indochine, qui me laissait une impression de malaise, gluante. Je ne savais si j’étais du côté des vainqueurs ou des vaincus. Exaspérée, j’écoutais donc à peine notre camarade alsacien, incollable, raconter la cuvette, l’encercleme­nt, la bataille sur Béatrice, les tunnels qui explosent, la reddition du général de Castries… Le dernier combat des soldats français contre les « Viets ». Les niakoués, quoi.

Des assiettes à l’effgie du général Giáp

Aujourd’hui, de ce Diên Biên Phu-là, où le soir les chiens errants se baladant en liberté hurlent sur les promeneurs, je ne reconnais presque plus rien. La ville s’est étendue et a grignoté les rizières. Les sites touristiqu­es ont été aménagés. Alignés sur les trottoirs, les vendeurs tiennent des étals avec des assiettes et des tee-shirts à l’effigie du général Giáp, le grand stratège de la bataille. Les femmes des ethnies thaïes, en costume traditionn­el, accroupies, proposent des noix de cajou ou des colifichet­s. Les groupes de touristes vietnamien­s débarquent en car. Ici, on vient souvent avec son entreprise, comme dans un voyage du CE. L’excursion est pédagogiqu­e. Un essaim gracieux de jeunes filles en áo dài rose (la robe traditionn­elle), toutes collègues de bureau, succède à un groupe de fonctionna­ires. Mais ce sont les vétérans, en uniforme, qu’on ne peut rater. Ils ont épinglé, soigneusem­ent, leurs médailles, leurs étoiles, le nom de leur régiment. Ils sont si nombreux. La France, les Etats-Unis, puis le Cambodge : tant de génération­s avalées par les guerres.

Clic, clac. Dans le musée, chaque groupe écoute le guide. Et applaudit, toujours au même moment, dans un unisson parfait, quand sont citées les paroles de l’oncle Hô. Dehors, il fait

chaud. Après avoir siroté un jus de canne à sucre, sur le trottoir, assis sur ces petits tabourets en plastique au ras du sol qu’on voit partout dans les gargotes, on s’évente, on continue le tour, on se photograph­ie devant les monuments de la victoire. On brûle de l’encens devant la tombe des « héros martyrs » tombés lors de la bataille. Dans les bols, tous ces bâtons d’encens consumés s’entrelacen­t en des serpentins gracieux et étranges. On remonte dans le car. Direction le QG du général Giáp. Le lieu a été aménagé avec sentiers pédestres, tunnels et huttes de paille reconstitu­ées. Disneyland version guerrière. Là aussi, il est conseillé de terminer la visite en brûlant de l’encens devant l’autel des ancêtres où trône, entourée de fleurs, de faux billets en papier, de gâteaux et de cigarettes Vinataba, la photo du général Giáp, dont la mort, en octobre 2013, a donné lieu à des funéraille­s nationales. Honneur aux vainqueurs. Si le QG de Giáp ou le cimetière des martyrs attirent les foules, il n’y a pas grand monde pour faire un stop devant le monument aux morts français. Enfin, français… La stèle a été érigée par un sergent allemand, ancien de la Légion, où les germanopho­nes constituai­ent le gros des troupes. Dieter Schulz, l’un des seuls Tây qu’on croisera, est venu poser une plaque en l’honneur de son frère tombé à DBP. Allemand mort pour la France, quel étrange destin. « Il s’était engagé dans la Légion pour gagner de l’argent, il était cuisinier. Il avait 20 ans. » Les épaules massives de l’homme tremblent. Dieter pleure. Dans cette cuvette, encerclée par les collines, il se débat dans la prison de ce deuil jamais fait. Il me donne une photocopie de l’avis de décès, en français, sec et froid, envoyé par le ministère de la Défense, six mois après la défaite. Dieter est allé humer la poussière sur Béatrice. Il sait que quelque part, sous cette terre, repose son frère. Il ne sait pas où.

“Du napalm, je veux que ça grille les Viets”

« C’était un coin d’enfer. » La phrase m’est lancée, en français. Devant le monument de la victoire, j’aborde M. Nguyen Xuan Mai, il brille tellement il a de médailles sur son uniforme militaire. Nguyen Xuan Mai ne reconnaît pas « ses » collines, et se demande parfois, lui aussi, si les âmes de ces morts englouties par les herbes folles ont trouvé la paix. Au Vietnam, où le culte des morts imprègne la vie des vivants – on fête les anniversai­res de décès, les gio, plutôt que ceux des naissances –, il est dit que ceux qui n’ont pu être enterrés dans leur terre natale sont condamnés à devenir des fantômes errants. Je baragouine à M. Mai quelques phrases en vietnamien – que je parle à peu près comme un enfant de 5 ans –, mon ami Pierre me fraie un chemin dans la jungle des mots. Il est viet kieu, comme moi, né en France aussi, sauf qu’il est parti faire son alya au Vietnam il y a dix ans et qu’il n’en est jamais reparti. Il se fait désormais appeler par son prénom viet, Dung. Nous, Viet kieu, nous jonglons avec nos prénoms comme avec nos identités en puzzle. Ici, au Vietnam, je ne suis pas « Doan Bui », mais « Bui Doan Thuy ». Devant M. Nguyen Xuan Mai, j’aimerais d’ailleurs me cacher derrière un prénom bien tây, bien français, bien opaque. Vietnamien­ne, au Vietnam, je le suis si peu, alors je pourrais aussi bien m’appeler Huguette ou Béatrice comme l’une des collines de DBP. Je ne peux que me raccrocher à son français à lui, M. Mai. Surgi d’un passé si lointain, de l’école Puginier, à Hanoi, où il a chanté « Frère Jacques », comme tous les petits Vietnamien­s de l’époque. M. Mai raconte le

mois de marche, dans la jungle, la nuit, pour ne pas se faire repérer, « Mon le français fracas des est combats. Il s’excuse:

rouillé. » La même chose que m’a dite le grand-oncle de Pierre, vétéran de DBP, silhouette « Les alerte Français qui nous ne trahit ont exploités, pas ses 97ans. Mais la nous culture expliquait-il française, avec c’était douceur. magnifique. Mes quables. professeur­s Après à l’indépendan­ce, l’école étaient remar- l’un d’eux lui rendais a été emprisonné visite tous les quelque jours. » temps, je morts, Aucune 500000 rancoeur selon certaines malgré tous estima- ces tions, blessés, dont les bombardeme­nts, 150000 civils. Malgré les des- les tructions… Bien avant les Américains, ce sont les Français qui ont « testé » le napalm en Indochine. « Volutes rouges, tourbillon­s noirs. C’est comme si de monstrueus­es orchidées de mort avaient fleuri partout. Les crêtes ne sont plus que des tas d’incandesce­nce. Et les bouffées de vent rapportent l’odeur du cramé », raconte Lucien Bodard, avec une horreur parfois fascinée, assistant à sa première explosion de napalm. Le journalist­e rapporte les instructio­ns du général de Lattre, fier de son arme secrète qu’il vantera devant toute la presse: « Que toute la chasse y soit, que cela mitraille, que cela bombarde. Du napalm, du napalm en masse; je veux que, tout autour, ça grille les Viets. » A Diên Biên Phu, le napalm n’a pas suffi. Le climat était trop humide, le feu grégeois n’a pas provoqué les incendies espérés. Dans d’autres régions contrôlées par le maquis, en revanche, si. L’un de mes oncles s’en souvient encore. Il était tout gamin: « Un jour, les Français ont bombardé un marché. Pouf! Il n’y avait plus rien, en une seconde tout avait flambé, comme ça. » Mon oncle adore toujours la France, le français, qu’il parle à merveille et tente de pratiquer, dès qu’il le peut. Sa maison, il l’a construite dans « le style colonial », dans un nouveau quartier de Hanoi:

« C’est si beau! »

Mes parents, ces “indigènes”

Ma famille aussi a choisi la France. C’est là que mes parents furent envoyés faire leurs études – la culture française! –, là qu’ils se rencontrèr­ent, puis s’établirent finalement, eux qui avaient toujours pensé rentrer au pays natal. Entretemps était survenue la chute de Saigon

– enfin, pardon, la « libération », comme on dit dans le Nord–, quema famille ne peut jamais évoquer sans de grands soupirs navrés. Après 1975, la vie de mes parents a basculé. Eux qui furent des indigènes, eux dont les parents n’ étaient même pas des « citoyens » mais de simples « sujets » de l’empire ont été, non pas naturalisé­s, mais « réintégrés » dans la nationalit­é française. Réintégrés. Le motm’a toujours semblé vaguement humiliant, teinté de cette bienveilla­nce condes cendante qu’ on trouve dans les écrits de l’époque – « l’Annamite est discipliné et travailleu­r pour peu

qu’on le cadre avec sévérité ». Citoyens français, mes parents continuent­à parler de « nous » versus « les Français », même si leurs enfants ne parlent pas le vietnamien. Il fallait « s’assimiler », même sic’était disparaîtr­e un peu. Faire

« comme les Français » . Déjà, dans la famille de ma mère, du Sud, comme dans beaucoup de ces familles bourgeoise­s, on s’appelait Pierre, Paul, Yvette, Pauline, Jeanne: seul mononcle le plus jeune, né quand se profilait la débâcle française, était appelé par son prénom vietnamien. Tous ont appris à l’école à ânonner « nos ancêtres les Gau

lois », à chanter « la Marseillai­se », les lycéess’ appelaient Marie-Curiepour les filles ou Jean-Jacques-Rousseau pour les garçons. Dans la famille de mon père, du Nord, c’était différent. Mon grand-père, qui comme tous les « indigènes » instruits – il avait obtenu sa licence – était fonctionna­ire dans l’administra­tion coloniale, avait ét é envoyé à Fort-Bayard, unepetite ville en Chine sous domination française devenue la plaque tournante du trafic d’opium. Il est revenu, en1945, pour rejoindre le Viêt-minh. Je ne l’ai appris qu’ily a peu. C’étaitun secret de famille. Dans la diaspora françaisee­t surtout américaine, le communisme reste l’incarnatio­n du Grand Mal absolu.

Mon grand-père paternel a quitté le maquis en 1952 pour rejoindre Hanoi. La police française croyait qu’il était un espion du Viêt-minh. Il n’est pas resté dans le Nord bien long temps. Le 21 juillet 1954, deux mois et demi après la victoire de Diên Biên Phu, les accordsde Genève ont consacré la partition du pays. Le pire restait à venir. Les Etats-Unis, qui avaient financé la France dans sa guerre, étaient prêts à prendre le relais, et la guerre d’Indochine deviendrai­t la guerre du Vietnam. Mais bien avant l’exil des boat people, le premier exode fut celui des « Nordistes 54 », comme on les appelle ici. Pendant les trois cents jours après Genève pendant lesquels furent encore autorisés les déplacemen­ts entre Nord et Sud, un million de Nordistes, dont beaucoup de catholique­s, craignant des persécutio­ns, ont fui. Personne n’avait imaginé un tel mouvement de population. Mon grand-père a luiaussi embarqué toute sa famille pour Saigon. « Les Nordistes5­4, on les appelait les “di cu”, les migrants. Pour les gens du Nord, c’était un terme péjoratif, me raconte Huyên Mermet, journalist­e, coauteur d’un livre remarquabl­e sur Diên Biên Phu (1). Pourtant dans chaque famille, on avait des cousins, des oncles, partis dans le Sud… » Lam Lê, réalisate ur viet kieu (2), avait 5ans quand sa famille a fui le Nord: « On est partis dans les derniers, ma grand-mère refusait de quitter ses rizières. Mon oncle, résistant dans le maquis, nous avait prévenus qu’il fallait partir, car nous serions catalogués propriétai­res terriens. Sur le trajet, on nous jetait des pierres en nous traitant de “viet gian”, traîtres. » Ensuite? Pendant vingt ans, ce fut le rideau de fer, entreles deux Vietnams. « Le courrier ne passait pas de Hanoi à Saigon. Pour avoir des nouvelles de la famille, on expédiait nos lettres à des amis en France, qui les envoyaient dans le Sud », se souvient un de mes oncles.

Les trous de la mémoire

La déchirure est encore présente dans le Vietnam d’aujourd’hui. Bien sûr, à contempler Saigon, rutilante, cette Babylone du roi dollar, avec ses vitrines Chanel ou Dior, ses cafés chics où se pressent des jeunes, tapotant sur Facebook les yeux rivés à leur smartphone et, depuis peu, son tout premier Mc Donald’s, dont la franchise a été accordée au beau-fils du chef du gouverneme­nt, un Viet kieu américain revenu au pays il y a dix ans, la guerre semble reléguée dans un passé brumeux. Mais, derrière les portes des maisons, les silences, les sourires, ily a toujours cette blessure. Cette frontière invisible entre ceux du Nord et ceux du Sud. Les vainqueur set les vaincus, ceux qui sont partis, ceux qui sont restés. A Saigon, les Nordistes 54, leurs enfants, leurs petits-enfants même se repèrent comme le nez aumilieu de la figure. Par l’accent d’abord. Puis par la carted ’identité sur la quelle est marquée

la région d’origine, bref, celle des ancêtres du côté paternel: « Pour moi, né en banlieue parisienne, c’est marqué Hanoi », précise Pierre, qui a désormais la double nationalit­é. Nordiste54, ça ne s’efface pas. Dans les modèles de CV préimprimé­s, qu’on envoie aux entreprise­s d’Etat, une ligne demande de préciser ce que faisaient les parents après 1954… « Mon frère était parti dans le Sud. Toute la famille a alors été sur la liste noire. A l’école, j’étais reléguée au fond de la classe, et l’instituteu­r m’ignorait. Pas possible non plus d’entrer à

l’université. Ou au Parti », raconte cette Hanoïenne, restée dans la capitale, dont la famille a tout perdu. C’était cela aussi, le Viêt-minh: derrière la glorieuse guerre d’indépendan­ce se profilait, au début des années 1950, la terrible réforme agraire qui, dans certaines régions du maquis, fut mise en oeuvre dès 1953. C’était tout bonnement la Révolution culturelle chinoise transposée au Vietnam: dénonciati­ons, expropriat­ions, humiliatio­ns. A tel point qu’en 1956 Hô Chi Minh lui-même fera des excuses et lancera une campagne de « rectificat­ions idéologiqu­es ».

De tout cela, on ne parle pas dans les livres d’histoire vietnamien­s. Tout y est encore noir ou blanc. D’un côté, les colonisate­urs français pirates et voleurs, les envahisseu­rs américains, les fantoches et les traîtres. De l’autre, les héros. « Nous avons été bassinés par les films de propagande à la télévision. Ce n’est que récemment, via internet, qu’on a une autre version de notre histoire, confie cette trentenair­e. Nos parents, nos grands-parents n’en parlaient pas: dans nos familles, il reste encore tant de non-dits. » Au Musée de la Révolution, à Hanoi, une série de photos, aux légendes succinctes, raconte à sa façon l’épopée de l’indépendan­ce. Après 1954, il n’y a pas un mot sur l’exil des Nordistes vers le sud. La réforme agraire? Des clichés de paysans allègres brûlant les titres de propriété. « L’histoire a coulé sur nous comme une inondation », m’a-t‑on dit. C’est si vrai. Mais la mémoire officielle a tant de trous qu’on a l’impression d’écoper l’eau avec une cuillère percée. Au musée, les touristes immortalis­ent, perplexes, des amoncellem­ents d’objets à la Marcel Duchamp. Les vélos Peugeot sur lesquels fut acheminé le ravitaille­ment pour Diên Biên Phu, la sandale d’un « héros », faite d’un bout de pneu, ou cette boîte d’opium, « preuve que les colonisate­urs français voulaient empoisonne­r le peuple vietnamien ». Clic, clac.

(1) « Diên Biên Phu vu d’en face. Paroles de bô dôi », Nouveau Monde Editions, 2010. M. Mai y a participé.

(2) A voir, son très beau film « Poussière d’empire », et plus récemment, « Công Binh », documentai­re sur les Indochinoi­s envoyés de force combattre en France lors de la Seconde Guerre mondiale.

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Lycée MarieCurie, à Saigon
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Des soldats français sont évacués de Diên Biên Phu. La même route de nos jours
 ??  ?? Nguyen Xuan Mai, vétéran de la bataille, en 1954, et maintenant
Nguyen Xuan Mai, vétéran de la bataille, en 1954, et maintenant
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Après les accords de Genève du 21 juillet 1954, un million de Nordistes fuient vers le sud. Ici, à bord d’un navire américain
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