Le phare breton de Holl ande
Au sommet de l’Etat, on consulte. En Bretagne, c’est un projet clé en main avec une assemblée unique qui est en train d’émerger
La mesure ne fait pas partie des « soixante engagements pour la France » de François Hollande, mais il mise sur elle pour sauver ce qui reste de son quinquennat. Le candidat socialiste devenu président de la République ne jure plus que par la réforme territoriale. Il l’a annoncée lors de sa désormais traditionnelle conférence de presse, au mois de janvier dernier. « Notre organisationterritorialedevra être revue, a déclaré le chef de l’Etat à cette occasion. Nous devons en terminer avec les enchevêtrements, les doublonsetlesconfusions. » Voilà pour l’affichage de la volonté politique. « Je proposede réduiredemoitié lenombre de régions dans l’Hexagone pour le 1er janvier2017 » , a ajouté son nouveau Premier ministre, Manuel Valls, lors de son discours de politique générale, le 8 avril à l’Assemblée nationale. Et de préciser: « Monobjectif estd’engager le débat sur l’avenir des conseils départementaux. Jevousproposeleursuppression à l’horizon 2021. » Voilà pour la mise en oeuvre pratique.
Pourtant, à l’Elysée comme à Matignon, on affirme aujourd’hui que « rien n’est décidé » . Hollande consulte les chefs de parti, moins pour vendre une réforme clé en main que pour vérifier ce qu’ils sont prêts à accepter. Valls multiplie les réunions de cabinet entre ses collaborateurs et ceux des ministres chargés du dossier: Marylise Lebranchu et André Vallini. Deux ministres et un quarteron de fidèles bretons! Le chef de l’Etat sait pouvoir compter sur les avis éclairés de Jean-Yves Le Drian,
A l’Elysée, François Hollande et Jean-Yves Le Drian travaillent main dans la main sur le redécoupage de la Bretagne
à la fois ministre de la Défense, ancien patron du conseil régional de Bretagne et toujours parrain de ce territoire aussi enclavé que très identifié. Au sommet du pouvoir, il dispose également à ses côtés de son conseiller bénévole, Bernard Poignant. Quant à Valls, son relais se nomme Jean-Jacques Urvoas, le puissant député du Finistère, président de la commission des Lois à l’Assemblée nationale. La Bretagne? Le laboratoire désigné d’une réforme primordiale! Toutes les questions s’y posent. Toutes les solutions s’y trouvent.
« Vas-y! » Par ces mots, Le Drian a donné un blanc-seing à Urvoas. Depuis plusieurs mois déjà, l’élu de Quimper bataille pour la naissance d’une « assemblée de Bretagne » avec la fusion des conseils généraux des quatre