Golden boy pour une bonne cause
Un jeune HEC met les outils de la finance au service de l’économie sociale et solidaire
Nicolas Hazard a 32 ans, un physique de mannequin, un CV d’élite (Sciences-Po, HEC), une coiffure branchée. Bref, le look d’un jeune loup de la finance. Pas très étonnant. Après tout, il « réseaute » avec des patrons du CAC40, et brasse des millions d’euros. Sauf que lui ne cherche pas à maximiser ses profits, dit-il, mais à servir l’intérêt général. En effet, le Comptoir de l’Innovation, qu’il préside, est un fonds d’investissement créé pour financer et accompagner des projets solidaires. Ainsi, le « Comptoir » a mis de l’argent dans Phitech, une PME lorraine qui équipe les villes de technologies pour les non-voyants, dans Bretagne Ateliers, dont les effectifs sont composés à 85% de handicapés, ou dans Ethiquable, coopérative de commerce équitable. En même temps, le jeune homme, récemment actif dans la campagne d’Anne Hidalgo pour la mairie de Paris, a créé un incubateur avec la ville de Paris dans le 13e arrondissement, le Social Good Lab, pouponnière de start-up high-tech, « maisà impact social » . Par exemple, Leka Smart Toys, à l’origine d’une boule bourrée d’électronique qui émet des couleurs pour faire progresser les enfants autistes, imaginée par un tout jeune ingénieur. « Nous avons déjà levé 20 millions d’euros », explique Nicolas Hazard. Pour cela le jeune dirigeant tire la sonnette des banquiers, des grands patrons, des institutions, mais pas des particuliers. « C’estquenousinvestissonsauminimum500 000 euros », dit-il. « C’estpeufréquent surlemarché du financement solidaire », remarque Sophie des Mazery, directrice de Finansol, association qui incite à placer son argent dans des produits d’épargne solidaire…
Le Comptoir de l’Innovation fait partie de ces entreprises qui, depuis quelques années, en France, sur le modèle anglo-saxon du socialbusiness,
« une reconnaissance historique »,