Des GI’s et des femmes
par Mary Louise Roberts, traduit de l’anglais par Cécile Deniard et Léa Drouet, Seuil, 416 p., 22 euros. ***
« Pensez à la beauté des Françaises qui n’attendent que vous », susurrait-on à l’oreille des GI avant de les lancer à l’assaut des plages normandes. Les autorités américaines ayant refusé d’ouvrir des bordels militaires, une gigantesque prostitution à ciel ouvert envahit les villes en ruine et fait flamber les maladies vénériennes chez les soldats comme dans la population. La faim et le dénuement poussaient les Françaises à s’offrir à ces soldats venus de loin. Celles qui ne se donnaient pas étaient harcelées et parfois violées. Quand le violeur était blanc, la plainte se perdait, mais quand il était noir, après un procès expéditif, on le pendait haut et court. Une enquête remarquable.