Détails d’Opalka
par Claudie Gallay, Actes Sud, 224 p., 20 euros. **
De 1965 à sa mort en 2011, Roman Opalka peint des nombres en blanc sur des fonds de plus en plus clairs. De 1 à 5 607 249. A partir de 1968, il se photographie après chaque séance de travail et s’enregistre, comptant en polonais. Cette matérialisation de l’écoulement du temps fascine la romancière Claudie Gallay. Qui, sans avoir rencontré Opalka, se reconnaît en lui. Au point d’avoir, pour le comprendre, copié elle aussi la progression des nombres. Mais sans aller plus loin que 9 439. Passionnant va-et-vient d’une oeuvre à l’autre. qui donne à lire les sonnets du grand poète russe exilé aux EtatsUnis dans quatre versions différentes (une russe, une anglaise et deux françaises, dont celle du bouillant André Markowicz), Brodsky se transporte dans les jardins du Luxembourg, et se surprend à causer avec la statue de Marie Stuart (photo). « Toi, au Luxembourg, tu ne ressembles guère à la belle qui me rendait fou. » Poèmes d’amour ? Certes, mais le coeur du poète a été brisé d’avant : avec l’expérience du goulag, de la terreur rouge. C’est une folie, à l’image de cette boucherie du 1er juillet 1916 :
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