L’Ecole de la mauvaise foi
qui est loin d’être évident. Car, dans cette nouvelle guerre des Anciens contre les Modernes, la mauvaise foi tient souvent lieu d’argument. Le credo des détracteurs est connu: l’Education nationale, livrée aux mains de pédagogues démissionnaires et soumise aux diktats de la modernité, voudrait faire de nos enfants rois des citoyens incultes et oublieux de leur identité française… On caricature à peine. En témoigne la querelle sur les nouveaux programmes d’histoire, auxquels on reproche pêle-mêle de fixer des priorités et des thématiques, d’abandonner la chronologie, de passer sous silence de grandes figures nationales et surtout de céder à l’air du temps en enseignant par exemple l’esclavage ou la colonisation. Pire : la réforme, a-t-on lu, rendrait obligatoire l’enseignement de l’islam et facultatif celui du christianisme. Un scénario que même Houellebecq n’aurait pas osé dans son roman… Et pour cause : ce serait oublier que si les premiers temps de l’islam figurent bien au menu de la classe de 5e, les débuts du judaïsme comme ceux de la religion chrétienne sont inscrits au programme de la 6e, noir sur blanc.
L’histoire n’est pas un catéchisme immuable. C’est une matière vivante qui évolue avec le temps. Elle participe à la construction d’une forme de récit national, mais doit aussi aider à comprendre le présent. Elle ne se décrète pas dans les salons, mais s’apprend dans les classes avec les enseignants. Alors plutôt que de céder à l’invective, débattons-en !