LES LIBÉRAUX RENAISSENT
C’est une famille de la droite qui n’était plus vraiment structurée: les libéraux, courant jusqu’ici représenté par Hervé Novelli, Alain Madelin ou Gérard Longuet, veulent se faire réentendre. Avec un nouveau chef de file parrainé par les anciens, le jeune député-maire de Reims, Arnaud Robinet (photo), lui-même ancien de Démocratie libérale. Le 12 mai, ce dernier organise dans un restaurant du 6e arrondissement un premier dîner où Novelli, Mariton, Longuet et lui (mais pas Luc Chatel) échangeront avec des entrepreneurs et des représentants de think tanks comme la Fondation Concorde. Le but: mieux organiser, à l’extérieur de l’UMP, la famille libérale. Pour mieux faire peser ses idées à l’intérieur du futur parti.
Rivarol » hante le FN. Lors du bureau politique qui a abouti à la sanction de Jean-Marie Le Pen, le 4 mai, il a été beaucoup question de l’hebdomadaire antisémite créé par des collabos et des nostalgiques du IIIe Reich après la guerre, auquel le président d’honneur a accordé l’interview polémique qui a mis en colère Marine Le Pen. « La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est d’avoir fait ça dans “Rivarol” », assure ainsi un cadre présent à la réunion. Lors de la discussion, l’un des conseillers de Marine Le Pen, Bruno Bilde, a même lu les propos du directeur de Rivarol, Jérôme Bourbon, rapportés dans « l’Obs » la semaine dernière : « Elle est le serpent que Jean-Marie Le Pen a réchau é dans son sein. Une virago sans coeur, etc. Mon obsession, c’est de l’éliminer politiquement. » JeanMarie Le Pen a d’abord tenté de minimiser la portée de cette interview. « C’est un journal confidentiel tiré à 2 000 exemplaires. C’est vous qui en avez fait la publicité », faisant mine d’ignorer la portée qu’auraient ses propos. Mais pas question, a-t-il répété, de se voir restreindre sa liberté d’expression. Quelques heures plus tard, il était suspendu de sa qualité d’adhérent.