Cassel cassé
PAR ARIEL KLEIMAN. FILM D’ANTICIPATION AUSTRALIEN, AVEC VINCENT CASSEL, JEREMY CHABRIEL, FLORENCE MEZZARA (1H38).
La carrière de Vincent Cassel s’appuie sur le même principe depuis vingt ans : il joue les grands fauves pour des metteurs en scène graphistes et verse dans l’autoparodie. La preuve avec cette fable d’anticipation harassante d’ennui, où Cassel s’ébroue dans les décombres d’une cité stalinienne et règne sur une communauté de femmes heureuses de leur sort. Quand « Partisan » ne s’adonne pas au plaisir de l’épate, avec ses mouvements d’appareils et ses effets de montage, il enregistre en quasi temps réel la révolte d’un enfant et de sa mère, nouveaux venus dans le harem. Le problème, c’est que le réalisateur refuse l’action pour la remplacer par des affrontements psychologiques aussi prévisibles que laborieux. Résistance muette du Che Guevara en culotte courte, aliénation des femmes unies contre les deux rebelles et câlins de Cassel en boa constrictor : « Partisan » est un objet creux, pénible et clinquant.