Le testament de Sergio Leone
PAR SERGIO LEONE, AVEC ROBERT DE NIRO, JAMES WOODS, ELIZABETH MCGOVERN (1984, 4H11).
Grandeur et décadence d’une bande de voyous qui deviennent des gangsters dans la première moitié du xxe siècle. Tiré d’un roman de Harry Grey (« The Hoods », 1952), totalement oublié dans les années 1980 (et toujours inédit en France), le film retrace – avec tous les clichés d’usage – l’ascension et l’amitié d’une poignée de gamins qui inventent leur propre mafia. Alternant le récit au présent et les épisodes au passé, le réalisateur panache le dynamisme des premiers temps et la mélancolie des temps derniers. C’est le film testament de Sergio Leone, qui mit plus de dix ans à mettre sur pied le projet et presque un an pour le tourner. Exaspérant par moments, à cause de la pesanteur des scènes (le réalisateur s’attarde interminablement avant de passer à la scène suivante), enthousiasmant à d’autres (magnifiques plans de décors et instants de tendresse), le film a été coupé par les producteurs, puis rallongé par Sergio Leone, puis rétabli dans sa durée initiale. Sergio Leone voulait signer une oeuvre grande « comme une cathédrale », digne d’« Intolérance » ou de « Citizen Kane ». Il est mort en 1989, avant d’avoir pu accomplir son rêve.