PAR ANTOINE CUYPERS
Drame belge, avec Thomas Blanchard, Nathalie Baye, Arno, Eric Caravaca (1h45).
Dans une maison bourgeoise avec jardin, en Belgique, une mère autoritaire (Nathalie Baye, photo ci-dessus) et un père désenchanté (Arno,
photo) jouent la comédie de la réunion de famille. Le bonheur est à l’ordre du jour, d’autant que leur fille annonce qu’elle attend un enfant. Un bonheur que l’un des deux fils (l’autre arrivera en retard), Cédric, 32 ans, interprété par Thomas Blanchard, va méthodiquement saccager. Atteint d’une pathologie mystérieuse, il oscille entre l’hébétude et la rage, la candeur puérile et la haine radicale. Il souffre d’être le malaimé du clan, se croit victime d’un préjudice et fait peur à qui l’approche. Au théâtre, cela donnerait une comédie qui vire à la tragédie. Au cinéma, où Antoine Cuypers signe son premier long, on dirait un prolongement du « Festen » de Vinterberg scénarisé au cordeau et à la schlague par Thomas Bernhard (Cédric fait une fixation sur l’Autriche). Malaisant et angoissant à souhait. (Lire aussi L’humeur de Jérôme Garcin, p. 93.)