Rihanna, anti... quaire
“ANTI” (DEF JAM)
La réponse de la bergère aux bergers ? « Anti » commence bien, très bien, avec une série de chansons expérimentales au savant négligé et aux sonorités subtiles : une réponse aux expérimentations de ses concurrents directs comme Kanye West dans « Yeezus » ou Beyoncé dans son dernier disque (« Beyoncé »). Rihanna chante avec une nonchalance adorable et virtuose, comme en traînant des savates (« Work », « Desperado »). On se dit que Michael Jackson est « Bad » et que Rihanna est Barbade. Ouais. Et puis patatras. Tout à coup, à mi-chemin, l’artiste se dégonfle, abdique et retourne à ses prudhommesques moutons de diva bien rangée du R’n’B. Ce n’est plus « Anti », c’est antiquaire. Les titres vermoulus s’enchaînent comme des fonds de tiroir. Le tout s’achève dans une soporifique ballade piano-voix, qui sent l’encaustique. Bâtard, le disque.