Les lanceurs d’alerte interpellent Hollande et Sapin
Alors que l’ancien auditeur du cabinet Pricewater-houseCoopers, Antoine Deltour, vient de comparaître au Luxembourg pour avoir fait fuiter les documents fiscaux à l’origine du scandale LuxLeaks, les défenseurs des lanceurs d’alerte affichent leurs angoisses. Dans une tribune, à lire en intégralité sur le site internet de « l’Obs », le magistrat Eric Alt et l’avocat William Bourdon réclament au gouvernement de véritables dispositions de protection, et non de simples déclarations de bonnes intentions. Au nom des associations Anticor et Sherpa, ils soulignent que la loi relative à la transparence, bientôt au Parlement, « permettra de jauger ce qui reste de l’espoir d’une “République exemplaire” ou du désir de “renouer avec la confiance publique” ». Malgré les soutiens affichés, notamment par François Hollande au moment des « Panama papers » et par le ministre des Finances, Michel Sapin, à l’ouverture du procès de Deltour, le juge et l’avocat rappellent que « le statut des lanceurs d’alerte est encore à écrire ». Enfin, Eric Alt et William Bourdon font ouvertement pression sur le ministre Sapin pour faire barrage à la formule de « plaider coupable » qui permettrait à des entreprises poursuivies pour corruption internationale d’accepter une transaction pénale. Ce serait, à leurs yeux, une façon « d’acheter leur impunité » pour une somme « qui ne serait parfois qu’un soupir ».