Le mauvais choix de Natalie Dessay
UND, DE HOWARD BARKER, JUSQU’AU 14 MAI, 20H30, THÉÂTRE DES ABBESSES, PARIS-18E, 01-42-74-22-77.
S’il existait une carte d’acteur, la chanteuse lyrique Natalie Dessay l’obtiendrait illico. Son sens du théâtre ne faisait d’ailleurs aucun doute. Mais quelle idée, pour ses débuts de comédienne, de choisir ce monologue abscons du Britannique Howard Barker, mis en scène par Jacques Vincey ? Elle-même avoue n’y avoir d’abord rien compris. Le programme prévient le public de « ne pas s’attendre à la logique cartésienne d’une intrigue », l’auteur « ayant avant tout cherché, dans son écriture, une composition musicale ». Voici donc la transfuge de l’opéra reconduite à la musique. Plutôt que de rester bloquée sur un piédestal durant toute la représentation, d’énormes pains de glace suspendus s’égouttant autour d’elle, jusqu’au moment où ils s’écrasent par terre, n’aurait-elle pas mieux fait d’exploiter ses dons pour le comique ?