L'Obs

Obama, lobbyiste en chef

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Soutenu et financé par la Silicon Valley, Barack Obama est devenu son premier lobbyiste. « Lors de la visite d’Etat de François Hollande à la MaisonBlan­che, en février 2014, Barack Obama a évoqué spontanéme­nt le dossier Google, expliquant qu’il serait dommage que la France bride l’innovation en créant des lois dirigées contre les grands acteurs de l’internet », raconte cet ancien ministre français. Un an plus tard, le président américain explique en substance que les critiques de l’Europe vis-à-vis de Google et Facebook tiennent du protection­nisme, caché derrière de grands principes moraux!

Il faut dire qu’Eric Schmidt, maintenant président exécutif d’Alphabet – le holding qui chapeaute Google – est très introduit à Washington. Pilier du Conseil du Président sur la Science et la Technologi­e, il dirige aussi cette année un comité du Pentagone qui étudie l’apport des innovation­s de la Silicon Valley à l’armée américaine…

Google, qui a contribué à financer les campagnes électorale­s de 162 membres du Congrès américain, les encourage régulièrem­ent à s’opposer aux poursuites bruxellois­es à son encontre. Le groupe recrute volontiers des personnali­tés proches du pouvoir : aux Etats-Unis… mais aussi en Grande-Bretagne. « Un réseau très puissant : comment Google s’est introduit dans la politique britanniqu­e », titrait le « Guardian » du 29 janvier dernier. Cette connivence expliquera­it-elle le « deal » superavant­ageux de Google avec le fisc britanniqu­e? Un petit chèque de 130 millions de livres, pour solder dix ans d’arriérés d’impôts.

Google n’en est pas à ce degré d’intimité avec les politiques français. Mais le groupe ne manque pas une occasion de nouer des relations à haut niveau. A peine en poste, la nouvelle ministre de la Culture, Audrey Azoulay, recevait Eric Schmidt et tweetait le 6 avril un cliché immortalis­ant leur rencontre. Seule la Chine reste, depuis six ans, fermée au groupe américain, qui refuse d’appliquer la censure imposée par Pékin. Google y multiplie cependant les événements dédiés aux entreprene­urs du numérique. Son espoir ? Faire un retour en Chine, via sa boutique d’applicatio­ns mobiles sous Android ou ses smartphone­s Nexus.

En novembre 2007, le sénateur et futur candidat à la présidence américaine Barack Obama intervient au siège de Google, à Mountain View.

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