Des témoignages accablants
Elles sont treize. Députée, élues locales, collaboratrices... Des femmes, pour la plupart issues d’EELV mais pas seulement, qui ne se connaissent pas toutes et qui, à visage découvert ou non, ont dénoncé auprès de Mediapart et France-Inter les attitudes de Denis Baupin à leur égard : un geste ou un message déplacé, une série de SMS de drague ou à caractère sexuel, des tentatives d’embrassade de force relevant pénalement de l’agression. Pour la plupart prescrits, ces faits remonteraient à la fin des années 1990 et auraient duré pour les derniers jusqu’en 2014. C’est la parution d’une photo du député de Paris, posant, du rouge sur les lèvres, dans le cadre d’une campagne contre les violences faites aux femmes en mars dernier, qui aurait décidé quelques-unes d’entre elles à témoigner, libérant la parole des autres. Parmi ces femmes, l’actuelle porte-parole d’EELV, Sandrine Rousseau, raconte avoir été plaquée contre un mur en 2011, comme l’aurait aussi été en 1998 Geneviève Zdrojewski, ancienne fonctionnaire au ministère de l’Environnement. « J’ai réglé ça toute seule en gueulant », dit cette dernière. La députée (ex-EELV) du Calvados Isabelle Attard et l’adjointe à la ville du Mans Elen Debost dénoncent, elles, un harcèlement par SMS… L’enquête évoque aussi des collaboratrices parlementaires gênées par des remarques du député ou une journaliste radio sollicitée par texto le soir du réveillon… Aucune n’a cependant porté plainte. Après ces révélations, le Parquet a ouvert une enquête et déjà entendu plusieurs victimes supposées. Denis Baupin, lui, a porté plainte pour diffamation. Le député de Paris, qui avait démissionné d’EELV en avril, a dû quitter la vice-présidence de l’Assemblée. M. D. et M. T.