De Nuit debout à Molenbeek
Rémy Buisine, périscopeur de 25 ans, a couvert les manifestations de Nuit debout. La quarantaine de vidéos de ce “community manager” des radios Ado, Voltage et Latina a attiré 35 000 abonnés.
J’ai utilisé Periscope dès ses débuts. Ma première vidéo était une balade au Trocadéro, juste pour tester cet outil que j’attendais depuis longtemps, moi qui travaille sur les réseaux sociaux. Comme j’ai toujours eu une âme de journaliste, je me suis vite mis à transmettre des événements d’actualité. En me posant des questions sur l’outil.Lors des attentats du 13 novembre, comme j’étais place de la République, j’ai retransmis ce que je voyais du dispositif policier. Mais si j’avais été plus près, aurait-il fallu montrer des personnes blessées ou décédées ? Dans les manifs contre la loi travail, j’ai vu des manifestants faire des live “Peri” en allant au coeur des affrontements, sous les coups de matraque des policiers, poussés par leurs “spectateurs”. Au moment de l’arrestation de Salah Abdeslam, j’ai pu suivre un live depuis Molenbeek et, comme tout est géolocalisé, on pouvait être sûr de la provenance des images. Mais je ne peux m’empêcher de penser que si Mohamed Merah, en 2012, avait eu accès à Periscope plutôt qu’à la caméra GoPro (avec laquelle il a pris des images jamais diffusées), il aurait pu faire un live durant la tuerie à l’école.