L'Obs

La nullité si je mens !

ILS SONT PARTOUT, PAR YVAN ATTAL. COMÉDIE FRANÇAISE, AVEC BENOÎT POELVOORDE, DANY BOON, CHARLOTTE GAINSBOURG, FRANÇOIS DAMIENS, GILLES LELLOUCHE, YVAN ATTAL (1H51).

- GRÉGOIRE LEMÉNAGER

Les nanars aussi sont pavés de bonnes intentions. Chez Yvan Attal, elles sont même excellente­s, surtout par les temps qui courent : tourner en dérision, avec un casting de premier choix, les clichés antisémite­s les plus répandus (« les juifs ont de l’argent », « les juifs s’entraident », « les juifs ont tué Jésus »…). Ici, l’abominable numéro deux du Mouvement pour la Nation française découvre avec horreur qu’il est juif (c’est Benoît Poelvoorde). Là, un tocard qui vit dans un HLM (Dany Boon) se fait insulter par sa femme (Charlotte Gainsbourg) parce qu’elle a « épousé le seul juif qui a pas une thune ». Et là, on touche le fond quand le Mossad bricole une machine à remonter le temps avec trois bouts de plastique pour envoyer Gilles Lellouche, en sandales, zigouiller l’enfant Jésus dans son couffin. Il y a parfois une bonne idée (et même un Popeck émouvant en vieil amnésique rescapé des camps), mais « Ils sont partout » ne va nulle part. C’est un film à sketchs pas drôles, bavards, où tout est surligné avec une insistance qui finit par être gênante. Yvan Attal a beau se prendre pour Woody Allen, il y a des sujets sur lesquels, hélas, on n’a pas le droit à la médiocrité.

Newspapers in French

Newspapers from France