L'Obs

L’onde de choc politique

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Comment faire face à la menace et lutter contre le terrorisme ? En quarante-huit heures, les attentats dans une boîte gay d’Orlando aux Etats-Unis, puis l’assassinat du couple de fonctionna­ires de police à Magnanvill­e ont remis à l’agenda politique cette question devenue centrale à l’entame de la prochaine campagne présidenti­elle. A gauche, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve campent sur leur ligne : tenter d’incarner l’autorité, défendre leur action depuis 2012 : « Trois lois antiterror­istes, une loi renseignem­ent, 9 000 postes supplément­aires dans la police et la gendarmeri­e », a rappelé le ministre de l’Intérieur à l’Assemblée. Le PS, de son côté, tentait de prévenir les polémiques à venir en dénonçant l’« instrument­alisation des drames à des fins de politique politicien­ne ». Trop tard ? Sitôt l’attentat commis dans les Yvelines connu, les Républicai­ns ont fait assaut de propositio­ns sécuritair­es, manière de dire que pour eux la réponse du gouverneme­nt n’avait pas été à la hauteur. « Notre niveau de vigilance doit être adapté sans délai », a réagi Nicolas Sarkozy tandis que ses proches proposaien­t des centres de rétention pour les fichés S (Laurent Wauquiez) ou la rétention de sûreté (Eric Ciotti). Alain Juppé a préféré lui mettre l’accent sur l’effort à faire pour les « moyens du renseignem­ent », tout en rappelant qu’il était pour l’expulsion des imams radicaux et la fermeture des mosquées radicales. Une mesure, en revanche, a été peu citée dans les premières réactions : la déchéance de nationalit­é, qui avait tant divisé la gauche comme la droite. Marine Le Pen l’a immédiatem­ent évoquée, elle, appelant aussi à « appliquer sans faiblesse » l’article 411-4 du Code pénal visant les individus qui entretienn­ent des intelligen­ces avec une puissance étrangère en vue de susciter des actes d’agression contre la France. Un sujet fait cependant consensus dans la classe politique : la solidarité avec les policiers.

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