Partouze argentine
ENTRE HOMMES, PAR GERMÁN MAGGIORI, TRADUIT PAR NELLY GUICHERD, LA DERNIÈRE GOUTTE, 372 P., 20 EUROS.
Un polar argentin ? Welcome. Génial, en plus ? Super. Le livre a été publié en 2001 à Buenos Aires (photo), en pleine crise économique, et a connu un cheminement secret, passant de main en main pour émerger aujourd’hui en France, enfin. L’histoire est tout sauf simple : des bourgeois se livrent à une partouze, une pute meurt, tout est filmé. L’enquête vire au chaos. Les deux flics, le Timbré et le Monstre, chargés de récupérer l’enregistrement plongent dans les bas-fonds, où la came, la pourriture, la violence règnent. Travelos, dealers, petites frappes, défoncés, flics véreux, tout le monde danse au rythme de la dope. C’est écrit au couteau, dans une ambiance noirissime, avec des personnages bien glauques – héritiers de la dictature, ex-tortionnaires, jeunes loups, décadence totale. Le portrait de la société argentine qui, selon l’auteur, s’est encore dégradée depuis, est absolument terrible, on sent les flammes de l’enfer. Mais qui est Germán Maggiori, auteur d’un seul autre livre (non traduit), « Cría Terminal » ? On aimerait en savoir plus. « Entre hommes », où la folie règne, est unique en son genre.