DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE PAR SAFY NEBBOU
Avec Raphaël Personnaz et Evgueni Sidikhine (1h45).
Dans son récit autobiographique paru en 2011, Sylvain Tesson racontait comment et pourquoi, l’année précédente, il était parti seul pour la Sibérie et avait vécu six mois dans une cabane plantée au pied de la forêt, sur la rive du lac Baïkal. Cet éloge de la fuite et d’une « vie sobre, resserrée autour de gestes simples » faisait la part belle à la lecture, la rédaction d’un Journal, la marche, la pêche, la découpe des bûches et de la glace, la consommation de vodka et de tabac, la méditation et l’observation des saisons. Comment diable adapter au cinéma un livre où, fors la fréquentation des ours, du golomianka et de l’eaude-vie, il ne se passe pas grand-chose? En ajoutant une histoire de criminel russe en cavale et en cagoule devenu un homme des bois (Evgueni Sidikhine), et dont le destin va croiser celui de l’ex-chef de projet multimédia français métamorphosé en ermite provisoire (Raphaël Personnaz). Cela ne suffit pas, malheureusement, à faire une intrigue ni à susciter la curiosité du spectateur, qui comprend mal comment un homme jeune lassé par la routine parisienne adopte si bien le train-train sibérien. A part ça, l’image est glaçante et belle (très « National Geographic »), Raphaël Personnaz, à poil sur le lac, n’a pas froid aux yeux, le temps est long et la Sibérie, inamicale.