AVANT-PREMIÈRE Rushdie résiste
Après l’annonce, en février dernier, d’un bonus de 600 000 dollars promis par l’Iran à qui éliminerait Salman Rushdie (ce qui porte la récompense à près de 4 millions), on se demandait comment réagirait l’auteur des « Versets sataniques », menacé de mort depuis 1988. La publication, le 7 septembre, de son roman « Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits » (Actes Sud) n’est pas seulement une réponse et un pied de nez aux censeurs de tous ordres. C’est aussi un hymne aux pouvoirs réconfortants de l’imaginaire. L’écrivain y raconte comment, à la suite d’une terrible tempête, New York est envahie par des créatures surnaturelles, des djinns venus du plus lointain des temps. Phénomènes étranges, inquiétudes millénaristes, réveil du religieux : Rushdie dépeint la folie de notre époque sous la forme d’un conte oriental. Son livre sera l’un des grands moments de la rentrée.