Toujours Palmyre
PALMYRE. VÉRITÉ ET LÉGENDES, PAR ANNIE ET MAURICE SARTRE, PERRIN, 270 P., 14 EUROS.
On dira ce qu’on voudra, mais le petit livre de Paul Veyne sur Palmyre, ville dont il avait analysé l’art dix ans plus tôt dans « l’Empire gréco-romain », avait la grâce mélancolique d’un vieux professeur indigné par la bêtise des hommes. Et surtout, à l’automne 2015, il tombait à pic, après la prise du site archéologique par Daech. Le propos d’Annie et Maurice Sartre n’est pas si di érent, même s’il se situe moins dans l’émotion que dans l’érudition. Ces deux grands spécialistes de la Syrie antique connaissent les lieux sur le bout des pierres. Pas une ne leur est étrangère. Ils se proposent donc, ainsi que l’indique le titre, de rectifier quelques légendes tenaces et de rétablir les vérités. Ces deux antiquisants ne délaissent pas pour autant l’actualité. Ils rappellent qu’avant les djiadistes l’armée de Bachar al-Assad a commis des destructions massives non seulement sur son peuple, mais sur le patrimoine syrien. Ajoutons-y la corruption généralisée entretenue par le régime des Assad depuis un demisiècle qui brade les trésors archéologiques du pays. On lira donc cet ouvrage vivant et documenté comme un guide précieux sur ce que fut vraiment la « perle du désert ».