L'Obs

ET POURQUOI PAS LE BRÉSIL?

Réputé pour ses plages et ses caïpirinha­s, prêt à accueillir les J.O., le pays est aussi riche d’une gastronomi­e dont les saveurs tropicales s’accordent à merveille à la cuisine d’ici —

- par ANNE SOPHIE HOJLO

On a beaucoup parlé du Péruvien Gastón Acurio avec l’ouverture de Manko (Paris-8e), qui a fait l’événement au printemps. On s’est familiaris­é depuis quelques années avec le Colombien Juan Arbelaez (ex-« Topchef », aujourd’hui chez Plantxa, à Boulogne, et Nubé à l’Hôtel Marignan, dans le 8e aussi), et l’Argentin Mauro Colagreco (doublement étoilé au Mirazur, à Menton). Mais parmi cette diaspora de chefs sud-américains installés en France, il faut désormais compter avec le contingent brésilien.

Si le pays est surtout réputé pour ses plages interminab­les et ses caïpirinha­s aussi rafraîchis­santes que traîtresse­s, il est riche d’une gastronomi­e dont les saveurs tropicales s’accordent à merveille à la cuisine d’ici. Il faut dire que l’assiette auriverde, qui mêle traditions portugaise­s, africaines et amérindien­nes, est particuliè­rement accueillan­te. Dans son élégant Bistro Paradis (55, rue de Paradis, Paris-10e), ouvert en début d’année, Alexandre Furtado assortit le foie gras mi-cuit à une gelée de goyave, le carpaccio de bar à une vinaigrett­e au fruit de la passion et coulis d’acérola, le carré de cochon ultrafonda­nt à une purée de patate douce à l’huile de tru e et farofa (de la semoule de manioc frite). « Je mets toujours une touche brésilienn­e dans mes plats, mais ma cuisine est française, comme les chefs qui m’ont formé », souligne celui qui est passé chez Alain Ducasse, à Londres, puis chez Christian Constant, à Paris. Même métissage franco-brésilien ra né pour Raphaël Rego chez Maloka (28, rue de la Tour-d’Auvergne, Paris-9e).

Après avoir fait ses classes à l’école Ferrandi, puis chez Robuchon et Taillevent, il crée en 2014 Oka dans une micro-salle où 18 chanceux goûtent une cuisine colorée, doucement épicée et très travaillée. L’adresse a été relookée et rebaptisée au printemps, mais l’assiette est toujours aussi convaincan­te: bouillon cococachaç­a, saumon fumé au tapioca mariné, quinoa et maracuja… Le jeune chef carioca continuera à nous dépayser à la rentrée dans le 5e arrondisse­ment avec une table plus gastronomi­que. On a hâte.

 ??  ?? Emblème de la cuisine fusion franco-brésilienn­e : le millefeuil­le de manioc de Raphaël Rego.
Emblème de la cuisine fusion franco-brésilienn­e : le millefeuil­le de manioc de Raphaël Rego.

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