Le folk angélique de Lou Rhodes
THEYESANDEYE, PAR LOU RHODES (NUDE)
C’est sans doute parce qu’elle a décidé de voler de ses propres ailes que Lou Rhodes chante dans ce quatrième album solo « All the Birds » (« Tous les oiseaux »). Délaissant donc son aventure avec Lamb, groupe de Manchester dont elle était l’un des piliers aux côtés d’Andy Barlow, la chanteuse et compositrice a remisé aux oubliettes la quincaillerie électronique. Enregistrée dans un studio analogique de la campagne anglaise du Wiltshire (studio qui possède notamment l’une des consoles utilisées par les Beach Boys pour leurs « Smile Sessions »), cette collection de onze titres marque une sorte de retour aux sources. Piano, guitares, percussions, harpe (celle-ci tenue par Tom Moth, compagnon de route de Florence and the Machine) et un discret synthétiseur tricotent une trame musicale oscillant entre folk et psychédélisme rural. La voix de Lou Rhodes épouse en douceur les arpèges écologiques des morceaux qui évoquent le soleil et la lune (« Sun & Moon », « Full Moon »), les rêveries amoureuses avec « All I Need » et surtout « Angels », hymne à la passion dont elle donne une version plus émouvante encore que celle des créateurs du titre, le groupe The XX. On l’aura compris : Lou Rhodes joue sur la fibre sentimentale et environnementale. Pour autant, elle évite l’écueil de la mièvrerie. Cette femme-là murmure avec conviction, comme un ange.