Le Maire patine
J’ai raté mon premier débat »,a concédé Bruno Le Maire devant un parlementaire croisé jeudi dernier dans la cour du Sénat. Candidat à la primaire de la droite, le député de l’Eure est en e et apparu nettement moins convaincant que les autres prétendants, le 13 octobre sur le plateau de TF1.
Plusieurs explications à la panne que subit Le Maire, donné en baisse dans les sondages : « Le duel annoncé entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, qui font la course en tête, crée un réflexe de vote utile. Dans la tête des gens, il n’est pas celui qui peut gagner », analyse le député UDI Philippe Vigier, soutien d’Alain Juppé. Sans doute mais pour beaucoup d’autres, Le Maire, 47 ans, fait surtout les frais de son positionnement sur le créneau du « renouveau ». « Il a eu raison de miser dessus au départ, mais dans le contexte actuel la France n’est pas réceptive. Il y a au contraire un besoin d’expérience », juge un juppéiste. « Répéter “je suis jeune et neuf” dénote chez lui une espèce de populisme. Mais pour ça, il y a Marine Le Pen, et les gens préféreront toujours l’original à la copie », s’agace un sarkozyste, plus sévère. Qui s’empresse d’ailleurs de rappeler que « Bruno le renouveau » a été directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon et ministre de l’Agriculture. Député UDI de Loiret-Cher, Maurice Leroy ne dira pas le contraire. « Le renouveau, c’est Poisson ! », a malicieusement scandé cet autre soutien de Sarkozy dans les couloirs de TF1 à l’issue du débat.