Bercy pourrait utiliser le décret Montebourg…
Attention, dossier brûlant ! Qui remportera le gros lot ? Le groupe sud-coréen STX, qui possède 66% des chantiers de Saint-Nazaire, est à vendre. Avec ses carnets de commandes pleins jusqu’en 2026, sa capacité à construire les plus gros paquebots du monde et un savoir-faire reconnu mondialement, les chantiers ont suffisamment d’atouts pour attirer de nombreux repreneurs. Trois candidats sont déjà sur les rangs. L’entreprise publique italienne Fincantieri, le groupe familial néerlandais Damen et la société Genting Hong Kong, un opérateur de navires de croisière basé en Malaisie. Mais celui qui fait peur au gouvernement, c’est un mystérieux fonds sino-britannique récemment sorti du bois : ne serait-il pas le véhicule de chantiers navals chinois prêts à mettre le paquet pour faire main basse sur les chantiers ? La France a une arme pour se défendre : son décret « Montebourg », qui permet à l’Etat de bloquer le rachat d’une entreprise française stratégique par des capitaux étrangers. « Nous utiliserons le moment venu nos “armes”. Nous l’avons fait savoir “aux autorités coréennes” », a clairement précisé à « l’Obs » Christophe Sirugue, le nouveau secrétaire d’Etat à l’Industrie. Actionnaire à plus de 33% de STX, l’Etat dispose d’une minorité de blocage. La nationalisation préconisée par les syndicats ? « Le gouvernement l’a écartée. Mais il y a un effet mécanique. Si l’Etat utilise son droit de préemption, ça le conduira à nationaliser », estime une source proche de Bercy.