L'Obs

Cette France qui veut s’armer

Menace terroriste, sentiment d’insécurité… de plus en plus de Français s’inscrivent dans des clubs de tir. Ils souhaitent posséder à tout prix leur propre fusil ou pistolet. Qui sont ces hommes et ces femmes convaincus que l’Etat ne les protège plus? Enqu

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La première surprise est qu’il n’a pas vraiment la gueule de l’emploi. Marc, 35 ans, nous a donné rendez-vous un samedi midi sur un parking désert à l’entrée d’une petite ville de Normandie. Après mille précaution­s, il s’est laissé convaincre de nous raconter un épisode dont il n’est pas vraiment fier : son domicile vient d’être perquisiti­onné par les gendarmes, son pistolet a été saisi et il doit bientôt répondre devant la justice de port d’arme illégal, un délit pas si banal. On ne s’attendait pas nécessaire­ment à voir débouler un type patibulair­e en treillis militaire, rangers aux pieds et la voix forte, mais on n’imaginait pas non plus voir arriver d’un pas tranquille un homme mince en pull bleu clair, figure paisible, siège bébé dans la voiture et discours décomplexé. Peut-être le visage des nouveaux porteurs d’armes en France. Lui assure qu’il possédait chez lui un pistolet P38 Spécial, fourni par « un ami d’ami », un vieux fusil et une cinquantai­ne de cartouches. Aucune autorisati­on si ce n’est un permis de chasse non validé depuis plusieurs années. C’était « juste pour avoir un moyen de défense à domicile, au cas où », énonce-t-il sur le ton de l’évidence, alors que lui-même n’a jamais été cambriolé. « Tout a été confisqué », grince Marc, qui devrait s’en tirer avec une

comparutio­n sur reconnaiss­ance préalable de culpabilit­é, sans risquer la prison mais avec obligation de remettre son P38 et son antique pétoire.

Son plus grand regret, à l’entendre, est que sa condamnati­on risque désormais de lui interdire à vie de posséder une arme. L’administra­tion délivre uniquement des autorisati­ons aux chasseurs titulaires d’un permis, aux tireurs sportifs régulièrem­ent inscrits dans des clubs ou à des personnali­tés qui font l’objet de menaces. Toute cette réglementa­tion insupporte Marc. Il la trouve « bien trop lourde ». Et il s’agace : « Vous ne trouvez pas, vous ? » On se croirait face à un partisan de Donald Trump défendant avec opiniâtret­é le deuxième

amendement de la Constituti­on américaine, qui donne le droit à tout un chacun de posséder un colt. Il lui paraît inimaginab­le que la France n’ait pas importé cette dispositio­n, socle du droit américain. Il est persuadé qu’en cas d’attaque terroriste ou de vol avec violence, les forces de l’ordre seront toujours trop loin, arriveront toujours trop tard. «Il faut être prêt à se défendre. » Est-ce légal ? Dangereux ? Il se moquerait presque de nos prévention­s: « Mais vous croyez que je suis le seul ? »

Sur ce point, Marc a raison. Il est très loin d’être un cas unique. Avant le début de l’année 2015, ce n’était qu’une vague tendance. Depuis les attentats de « Charlie Hebdo », du Bataclan et de Nice, c’est un mouvement qui s’amplifie. Dans le climat de psychose qui traverse le pays, où se mêlent réelles menaces terroriste­s, formes multiples d’insécurité et parfois fantasmes en tout genre, de plus en plus de Français souhaitent s’armer.

50 000 TIREURS DE PLUS

Historique­ment, la France est un pays de chasseurs. Sur les quelque 4 millions d’armes légales actuelleme­nt en circulatio­n en France, la grande majorité sont donc des fusils. Mais plusieurs indicateur­s révèlent un engouement nouveau. Dans les fédération­s et les clubs de tir, les demandes de renseignem­ents affluent. « Elles ont doublé cette dernière année », assure Thierry Coste, le secrétaire général du comité Guillaume Tell, qui regroupe les six organisati­ons de possesseur­s légaux d’armes à feu en France. Depuis 2011, les clubs de tir ont accueilli 50000 licenciés supplément­aires, soit une augmentati­on de près de 40%. Une hausse qui s’est encore accélérée cette dernière année. Et c’est sans compter l’explosion du marché noir. Les premiers à l’observer, ce sont les autorités elles-mêmes. « L’accroissem­ent constaté de la présence et du recours aux armes à feu sur le territoire français appelle une politique publique ferme », notait le ministère de l’Intérieur dans un plan de lutte contre les armes illégales présenté le… 13 novembre dernier.

Depuis lors, le phénomène n’a pas faibli. Loin de là. « Avec l’état d’urgence et les perquisiti­ons, la réalité nous a sauté aux yeux, résume un procureur de la République interrogé par “l’Obs”. Comme on s’est intéressés à ce que les gens avaient chez eux, nous avons eu la surprise de trouver un nombre important d’armes. » Les chiffres officiels sont alarmants : 6 000 armes saisies en 2015, soit 1000 de plus que l’année 2014, selon le ministère de l’Intérieur. Et, alors que l’année 2016 n’est pas encore terminée, 5 000 saisies ont déjà été réalisées. Difficile de déconnecte­r ces chiffres du climat ambiant.

Eux non plus n’ont pas la gueule de l’emploi. Guillaume Lorans, pas encore 30 ans, pilote de ligne de métier, un temps candidat au jeu télé « Koh-Lanta », donne rendez-vous au bar Les Editeurs, au coeur de Saint-Germain-des-Prés. D’un abord sympathiqu­e, presque trop sage, il est pourtant le fondateur d’une associatio­n aux visées radicales: l’Arpac milite pour le port d’armes citoyen. Accompagné de Pierre, membre de l’associatio­n mais qui souhaite rester dans l’ombre, il se dit à la tête d’une petite armée ou plutôt, selon

ses mots, d’« une équipe de citoyens bénévoles, détenteurs d’armes, qui ne sont liés à aucun courant politique ni affiliés à aucun parti politique ». En pleine campagne présidenti­elle, il rêve que la thématique fasse irruption dans le débat politique. « La pression de la population existe. Les hommes politiques seront obligés de la prendre en considérat­ion », expose-t-il, lui aussi sur le ton de l’évidence. Très active sur les réseaux sociaux, l’Arpac compte près de 14000 abonnés sur Facebook. « Ils le font sous leur réelle identité », insiste Guillaume Lorans, façon de dire que ces bataillons d’amateurs d’armes s’assument désormais sans retenue. Se servant des faits divers les plus évocateurs pour promouvoir ses idées, l’Arpac relaie aussi les vidéos d’une députée européenne du Front national, Mylène Troszczyns­ki, qui combat le durcisseme­nt de la législatio­n sur les armes programmé par Bruxelles. Le fondateur de l’Arpac est persuadé que « beaucoup d’inscriptio­ns à la Fédération française de Tir sont le fait de gens qui veulent posséder une arme à domicile et assurer leur défense si nécessaire ». A ses côtés, Pierre, qui tire une à trois fois par semaine avec un Glock 19, ajoute que dans son club, en région parisienne, le nombre de licenciés est passé de 140 en 2015 à 190 aujourd’hui. « N’allez pas croire que l’effet des jeux Olympiques explique tout », assuret-il avec un sourire.

A la Fédération française de Tir, on sert un tout autre discours. Tony Amengual, le chargé de communicat­ion, confirme l’augmentati­on récente du nombre de licenciés : 10% pour l’année en cours, portant désormais le nombre de tireurs sportifs à 201 000 en France. Hors de question cependant pour eux de corréler cette hausse à une quelconque montée des périls qui menaceraie­nt le pays. Il préfère mettre en avant l’ambiance «plutôt familiale» et l’esprit « très bon enfant » qui anime ces clubs. Les premiers contactés parmi ceux-ci confirment cet état des lieux, plaisant et vigilant. A Moulins, le président du club local nous raconte ainsi qu’il a refusé un candidat : « Il disait que sa femme lui avait offert une kalachniko­v et qu’il voulait s’entraîner. Quand quelqu’un nous tient des propos pareils, on le signale à la police, avec laquelle on est en liaison permanente. » Un club de l’Hérault, joint par téléphone, se réjouit quant à lui de la variété de sa clientèle : « De 9 à 80 ans ! » Les inscriptio­ns se font par parrainage. Et les nouveaux venus tirent pendant les six premiers mois au pistolet à plomb. « De quoi décourager les dingos de l’autodéfens­e », affirme le chargé de communicat­ion. Une bonne partie des nouveaux inscrits serait par ailleurs des policiers, des gendarmes, des douaniers, des surveillan­ts pénitentia­ires, soucieux depuis les attentats de s’entraîner au-delà de leur modeste quota de 90 cartouches annuelles.

Seulement, il devient soudain diffi-

“L’accroissem­ent de la présence et du recours aux armes à feu sur le territoire appelle une politique publique ferme.”

cile pour nous de vérifier cette image du tir tranquille, encadré, profession­nel, entre gens responsabl­es. Alors que nous débutons notre enquête, le président de la fédération, Philippe Crochard, se fend d’un petit mail à destinatio­n des 1600 clubs de France avec comme instructio­n de ne pas nous recevoir : « Actuelleme­nt, “l’Obs” prépare un article sur l’augmentati­on de nos licenciés et appelle directemen­t les ligues ou les clubs. Sans cacher la réalité de cette augmentati­on, nous vous demandons de ne répondre qu’aux questions à orientatio­n purement technique ou sportive: écoles de tir, compétitio­ns, tir au féminin, résultats aux JO, etc. Soyez très prudents dans toutes vos déclaratio­ns car elles pourraient être déformées afin de servir à donner une image fausse de nos associatio­ns et de notre sport, notamment en accréditan­t l’idée que les Français veulent actuelleme­nt s’armer contre les banlieues ou contre les terroriste­s. » A l’évidence, la fédération n’a pas envie qu’on se penche sur l’extra-sportif.

D’autres profession­nels sont moins réservés : les médecins généralist­es. Ils sont aux premières loges pour constater l’ampleur du phénomène. Une attestatio­n médicale est en effet obligatoir­e pour s’inscrire dans un club de tir. Un médecin de la région d’Alençon nous confie que, « ces derniers mois, plusieurs de [ses] patients lui ont réclamé un certificat pour pouvoir s’inscrire dans un club de tir. Ce type de demande serait en augmentati­on de 20 à 30% ». Selon lui, « certains attendent deux ans avec simplement quelques séances d’entraîneme­nt pour valider leur autorisati­on d’avoir une arme chez soi ». Public concerné à ses yeux: des jeunes entre 18 et 35ans, de toutes profession­s, et des hommes plus âgés, de plus de 60 ans. Ce praticien en fin de carrière soupire. Pour lui, « ce ne sont pas des gens qui sont politisés, mais des gens qui ont peur. L’un d’eux m’a dit : “Si on est envahis par les barbus, on pourra répliquer.” C’est inquiétant, on a l’impression qu’une frange de la population peut basculer ».

« Après chaque attentat, on assiste au même phénomène, reconnaît Yves Gollety, président de la Chambre syndicale des Armuriers. Pendant quarante-huit heures, nous recevons beaucoup d’appels : des gens qui ont peur et qui veulent acheter une arme. » Au lendemain des attentats, l’armurier a même vu débarquer dans son magasin parisien, situé à deux pas de la place de la Bourse, un client venu « acheter un gilet pare-balles pour prendre le métro ». A tous ces curieux qui franchisse­nt pour la première fois le seuil d’une armurerie, Yves Gollety adresse la même réponse : « Je leur dis qu’au vu de la réglementa­tion la seule chose qu’ils peuvent acheter, c’est une bombe de défense. Et finalement, au bout de deux jours, tout revient à la normale. » Selon lui, il n’y a pas eu d’effet « 13 novembre » sur les ventes d’armes en France. Loin de là. Il en veut pour preuve la morosité du secteur : il se vendrait 80 000 armes neuves en France par an, un chiffre relativeme­nt stable, contre 300 000 il y a vingt-cinq ans chaque année. Ce qui peut s’expliquer par le durcisseme­nt de la législatio­n, mais aussi par la baisse continue du nombre de chasseurs en France. « Dans les années 1970, il y avait près de soixante-dix armureries dans Paris. On n’en compte plus aujourd’hui que trois grosses et une dizaine de petits magasins », explique Yves Gollety. C’est oublier qu’aujourd’hui les armuriers subissent eux aussi la concurrenc­e de sites internet en France ou à l’étranger.

COLLECTION­NEURS DE CANONS

L’un d’eux, justement, spécialisé dans les articles de chasse et de pêche, a alerté la justice il y a quelques mois. Des armes s’échangeaie­nt sans les formalités obligatoir­es. « Il y avait une centaine d’annonces douteuses, déplore Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims, qui a dirigé l’enquête ouverte dans la foulée. Il y avait une banalisati­on des armes, considérée­s comme des objets ordinaires. » En juin dernier, une vingtaine de personnes sont interpellé­es à Reims et dans

plusieurs départemen­ts alentour. « Des gens totalement insérés dans la société, de tous âges, sans antécédent­s judiciaire­s et vivant dans les milieux ruraux ou “rurbains” », poursuit le magistrat, qui confirme à son tour le portrait-robot des possesseur­s d’armes en France. Au procureur, évidemment, aucun n’a affirmé qu’il s’agissait de se protéger ou de faire face aux nouvelles criminalit­és. Ils ont préféré expliquer doctement qu’ils étaient intéressés par ce genre d’attirail. L’un d’eux a même confié qu’il les détenait « de manière affective ».

Toutes les affaires de canon ne sont pas si sentimenta­les. Dans le même tribunal, cette année, a été jugée une filière organisée autour de Thierry Maillard, candidat Front national aux élections cantonales de Reims en 2011 et propriétai­re d’une boutique d’antiquités. Se négociaien­t par téléphone des « commodes » (pistolets automatiqu­es), des « réservoirs » (chargeurs), le tout parfois acheminé dans des livres anciens munis de cachettes. A son procès, le collection­neur, chez lequel 39 armes et 4 000 cartouches ont été saisies, s’est présenté comme un « accumulate­ur compulsif depuis l’âge de 3 ans » d’armes en tout genre. A Rennes, le mois dernier, ce sont cinq collection­neurs qui ont été jugés pour des faits similaires. Parmi eux, un ancien garde du corps du FN et un ancien vice-champion de France de tir sportif… Cette face cachée du très encadré marché légal est difficile à évaluer. Pourtant, « même s’il ne s’agit pas de filières parallèles très organisées, il y a toujours des moyens de se procurer des armes », nous confie Serge, la cinquantai­ne, inscrit de longue date dans un club de tir de la région dunkerquoi­se. « Vous avez toujours des personnes âgées qui cherchent à se débarrasse­r de pistolets ou d’armes anciennes qu’elles n’ont jamais déclarés », raconte-t-il. Selon lui, de

l’autre côté de la frontière, en Belgique, on serait moins regardant qu’en France: « Une armurerie belge m’avait proposé de me céder une kalachniko­v au black. Celle-ci était vendue en trois parties et en trois fois pour passer la frontière sans encombre. » Certaines de ses connaissan­ces ont également acheté des armes par correspond­ance en provenance des Etats-Unis. Celles-ci arriveraie­nt également en plusieurs colis afin de tromper la vigilance des douanes. Selon Serge, plusieurs clubs de tir se livreraien­t en outre à un marché parallèle de cartouches afin de contourner les limitation­s. « Ils achètent des cartouches en gros et les revendent ensuite aux licenciés avec une marge de 15 à 20%. »

Ces excités de la gâchette desservent la cause des partisans du port d’arme en costume-cravate. L’avocat Thibault de Montbrial, figure du barreau parisien et président du Centre de Réflexion sur la Sécurité intérieure qui intervient depuis vingt ans dans des dossiers de « légitime défense», s’en démarque résolument. Pour lui, la question doit être envisagée sous l’angle de la sécurité publique. Avant même les attentats, il plaidait pour une extension importante, mais encadrée par la loi, du port d’arme. Cette solution est désormais devenue à ses yeux incontourn­able. « Le nombre de gens menacés explose. Les services de l’Etat ne peuvent plus suivre. Autoriser plus de personnes à porter une arme ne coûterait pas un seul euro. » Son idée serait aussi de créer une unité au sein de la garde nationale avec d’anciens policiers, d’anciens militaires, mais aussi des volontaire­s qui, tous, après une sélection rigoureuse, seraient armés. Argument répété inlassable­ment: pouvoir riposter rapidement en cas d’attaque dans un train, dans une salle de spectacle… Thibault de Montbrial insiste : Charb, patron assassiné de « Charlie Hebdo », une licence de tir sportif en poche et se sachant menacé, avait réclamé sans l’obtenir un port d’arme. Et, le soir du Bataclan, seul le tir du commissair­e de la BAC sur l’un des kamikazes a mis fin à la tuerie en cours, forçant les terroriste­s à se replier avec des otages. Sans ce coup de feu, des dizaines de morts supplément­aires auraient été à déplorer… LE MONSIEUR ARMES DE L’ÉTAT Le ministère de l’Intérieur, longtemps silencieux face à cette France qui veut s’armer, est désormais contraint d’agir. D’ici à la fin du mois, selon nos informatio­ns, sera dévoilée o ciellement l’existence d’un tout nouveau service central des armes. Une structure inédite basée à Nanterre pour tenter de mieux contrôler les équipement­s et leurs propriétai­res. Cent vingtemplo­is sont programmés sur deux ans dans toutes les préfecture­s de France pour contrôler ce milieu de façon plus étroite et pouvoir assurer une traçabilit­é qui n’existe pas aujourd’hui. Des moyens considérab­les qui témoignent de l’importance du problème. Pour l’instant, dans le plus grand secret –vu la sensibilit­é du sujet –, un Monsieur Armes est déjà à

l’oeuvre place Beauvau. Lui non plus n’a pas la tête de l’emploi. On imaginait un ancien grand flic, familier du tir rapide au 357 Magnum ou au Sig Sauer. En réalité, Pascal Girault, responsabl­e de la préfigurat­ion du projet, est un administra­teur civil, ancien de la Direction des Libertés publiques du ministère et fin connaisseu­r de la législatio­n. A « l’Obs », il confirme le diagnostic : « Après ce qui s’est passé en France, des gens se sont trouvé une vocation de tireur sportif. A nous d’appliquer les filtres pour faire le tri entre les vrais sportifs et les autres. » Pour rester maître de la situation, l’Etat veut rassurer les Français sur sa capacité à réagir en tout point et en tout lieu. Une autorisati­on a déjà été donnée depuis un an aux policiers et aux gendarmes de conserver leur arme en dehors du service. Seul problème : au quotidien, confie l’un deux, « cela n’est pas encore entré dans les moeurs ». En mai dernier, dans le quartier de la Défense, tout un cinéma a été évacué après que des spectateur­s eurent remarqué –sans se douter qu’il s’agissait d’un policier – qu’un homme portait une arme à la ceinture.

Le futur service central des armes doit aussi mettre en place un puissant système d’informatio­n afin de recenser toutes les armes en circulatio­n, un peu à la manière du fichier des cartes grises automobile­s. Le gouverneme­nt entend ainsi enrayer le trafic d’armes. Le ministère de l’Intérieur compte enfin sur la collaborat­ion des armuriers, des responsabl­es de stands de tir et des fédération­s de chasse pour lui faire remonter des renseignem­ents sur les tireurs au profil à risque. C’est une question de sécurité nationale.

Aujourd’hui, la traçabilit­é des armes est impossible, y compris pour les nombreux fusils ou carabines de chasse stockés dans les maisons. L’Etat veut y remédier.

 ??  ?? Après les attentats, Yves Gollety a vu surgir dans son armurerie à Paris « des gens qui ont peur et qui veulent acheter une arme ».
Après les attentats, Yves Gollety a vu surgir dans son armurerie à Paris « des gens qui ont peur et qui veulent acheter une arme ».
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Fondateur de l’Associatio­n pour le Rétablisse­ment du Port d’Armes citoyen (Arpac), Guillaume Lorans pose devant l’Assemblée, accompagné de Pierre, un autre militant, tireur lui aussi.
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