L'Obs

ILS SONT ARMÉS ET ILS LE DISENT

- CAROLINE MICHEL

Alain Marsaud ne s’en cache pas : il lui arrive de plus en plus souvent de sortir avec son arme sur lui, un Colt M4. « En juillet dernier, j’ai retrouvé mon portail peint avec du sang animal et marqué d’inscriptio­ns en arabe. J’ai décidé de prendre mes précaution­s. Je n’ai pas envie de finir égorgé comme les policiers de Magnanvill­e », plaide l’ancien magistrat antiterror­iste et député LR des Français de l’étranger. Alain Marsaud n’a pas le droit de porter cette arme au quotidien. En tant que viceprésid­ent du club de tir de la police nationale, il a un permis de détention d’arme qui l’autorise seulement à se rendre à son club de tir habituel avec son fusil. « J’ai fait une déclaratio­n auprès du préfet de police pour prévenir que je sortais parfois armé, mais cela ne m’y autorise nullement », reconnaît-il. Le sujet n’est plus tabou. De plus en plus de personnali­tés du monde judiciaire ou politique en parlent désormais ouvertemen­t. A l’image de Michel Charasse, qui n’hésite pas à exhiber l’arme enfermée dans le coffre-fort de son bureau au Conseil constituti­onnel. Pour ses défenseurs, le port d’arme est une alternativ­e à l’emploi d’un garde du corps. Xavier Bertrand, menacé après son élection à la tête de la région Nord-Pasde-Calais-Picardie, a fait une demande auprès du ministère de l’Intérieur pour que son chef adjoint de cabinet, ancien membre du service de protection des hautes personnali­tés, soit à nouveau autorisé à porter une arme pour le protéger. S’estimant également menacé, le député franco-israélien Meyer Habib s’apprête lui aussi à déposer une demande de permis de port d’arme… mais pour son propre compte.

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