Complètement Gaga
“JOANNE” (UNIVERSAL)
Dans « Questions de sociologie », Pierre Bourdieu dit que, dans le champ de la haute couture, les « nouveaux entrants » doivent adopter des « stratégies de subversion » pour se distinguer des anciens qui ont des « stratégies de conservation ». Lady Gaga n’a plus besoin de se distinguer. Sur la couverture de son nouveau disque, elle porte donc un sobre chapeau rose. Elle a dépouillé la robe de viande, abjuré l’art contemporain, Jana Sterbak, Marina Abramovic et les trash claviers de l’eurodance. Bon. Celle que les illuminés comparaient à Mozart (sans doute parce qu’on l’avait vue un jour s’approcher à moins d’un mètre d’un piano) a trouvé une nouvelle façon d’innover : elle n’innove pas. Dans « Joanne », produit par Mark Ronson, la New-Yorkaise opte pour la révolution conservatrice et collectionne les « gagadins ». Quand elle ne se perd pas en balades enclumes à la Adele (« Angel Down »), Lady Ganache fait sa Taylor Swift (« A-Yo »), son Amy Winehouse (« Come to Mama »), ou donne dans le dancehall de Franprix (« Dancin’ in Circles »). Complètement Gaga?