L'Obs

EN FRANCE, UN DÉVELOPPEM­ENT LIMITÉ

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Les monnaies complément­aires existent depuis les années 1930, mais elles ont fleuri avec internet et la géolocalis­ation des commerces : on en compte plus de 4 000 dans le monde. Le modèle le plus répandu est celui des LETS (local exchange trading systems), un système de crédit mutuel qui a été imaginé en 1983 au Canada, dans une ville qui connaissai­t alors 40% de chômage, Courtenay. Le sardex s’inscrit dans cette filiation. En France, il existe deux familles, mais chacune est limitée par le droit : – les SEL (systèmes d’échange local) permettent aux citoyens de proposer des services : jardinage contre cours d’anglais, par exemple. Le premier des SEL a été créé dans l’Ariège en 1994, et leur nombre a augmenté après la crise de 2008. On en compte plus de 600, souvent anecdotiqu­es. Les entreprise­s marchandes ne peuvent y participer. La mesure est parfois l’heure (une heure de cours de droit = une heure de bricolage) ; – les monnaies locales en billets (souvent soutenues par les collectivi­tés). On obtient des billets contre des euros, qui sont déposés dans un fonds de réserve. Il n’y a pas de création monétaire. Ces monnaies sont utilisées dans un réseau partageant les mêmes valeurs (écologique­s, éthiques, etc.). Exemples : eusko du Pays basque (400 000 € convertis), roue de Provence, sol-violette de Toulouse. Une société coopérativ­e du Tarn vient de lancer le coopek, dont l’ambition est de couvrir la France. Paris se prépare à lancer sa monnaie. Nom provisoire : la « seine ». A lire : « Réinventon­s la monnaie ! », par B. Lietaer et J. Dunne, Editions Yves Michel, 2016 ; « Repenser la monnaie », par Marie Fare, Editions Charles Léopold Mayer/Institut Veblen, 2016 ; « Réinventer la monnaie », dossier d’« Alternativ­es économique­s », mai 2016.

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