L'Obs

LES BONS TUYAUX POUR LES LIQUIDITÉS

Figure imposée de toute stratégie patrimonia­le, les livrets sont inusables. Encore faut-il savoir s’en servir…

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Disposer de placements liquides, c’est un “basique” en gestion de patrimoine. C’est un peu comme avoir la fameuse petite robe noire dans sa garde-robe », lance, amusé, un banquier. Même si, ces dernières années, ces produits financiers rapportent beaucoup moins pour cause de taux d’intérêt anémiés, ils continuent d’avoir leur place. Du livret A au livret de développem­ent durable (LDD) en passant par le livret d’épargne populaire (LEP) et le livret jeune (12-25 ans), ces placements, aux règles du jeu fixées par l’Etat, continuent d’offrir des avantages séduisants. D’abord, le capital placé fructifie sans aucun risque de perte. Ensuite, la rémunérati­on annoncée est fixe, garantie et nette d’impôts. Pour mémoire, le livret A et le LDD servent 0,75% net, le LEP affiche 1,25% net, et le livret jeune rapporte au minimum 0,75% net (en pratique, il navigue entre 1 et 2,2%). En période d’inflation quasi nulle, ce niveau de rémunérati­on, bien que réduit, reste positif. Quant aux fonds placés, ils sont vite récupérabl­es sans frais. Les gestionnai­res de patrimoine conseillen­t toujours de faire le plein de ces livrets réglementé­s et d’y investir 3 à 6 mois de ses revenus. Il sera facile d’y piocher de l’argent en cas de dépenses prévues ou imprévues. Pour mémoire, les plafonds s’élèvent à 22950 € pour le livret A, 12 000 € pour le LDD, 7 700 € pour le LEP et 1 600 € pour le livret jeune. En les combinant, on parvient ainsi à y loger des sommes non négligeabl­es. Les banques proposent également des comptes sur livret fonctionna­nt comme les produits d’épargne réglementé­e, notamment pour la rémunérati­on et la disponibil­ité des fonds. Plus complément­aires que concurrent­s, ils affichent souvent des taux promotionn­els (actuelleme­nt compris entre 2 et 3%) qui ne sont valables que pendant une courte durée (2 à 3 mois) et pour un dépôt limité (souvent 100 000 €). Au-delà, ce sont les taux standards qui s’appliquent, et ils sont beaucoup moins sexy : entre 0,3% et 0,9% brut – car ces livrets, eux, sont fiscalisés. La rémunérati­on de ces « super livrets » n’est pas figée, et diminue comme peau de chagrin. L’établissem­ent financier est libre de la faire varier à la hausse (pas vraiment d’actualité) ou à la baisse, en fonction des taux sur les marchés financiers. A noter que les plafonds de dépôt de ces livrets d’épargne sont nettement supérieurs à ceux des livrets réglementé­s. Par exemple, le plafond est de 3 millions d’euros chez ING Direct. Pour d’autres établissem­ents (Monabanq, Hello Bank, Boursorama Banque), aucun plafond de dépôt n’est mentionné. Ces livrets sont surtout utiles pour placer quelques jours ou quelques mois des sommes importante­s, par exemple en cas de rentrée d’argent exceptionn­elle (héritage, donation, cession de bien immobilier…).

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