L'Obs

10 choses à savoir sur… Michael Flynn

Impulsif, agressif et réactionna­ire, ce général retraité sera le conseiller le plus influent de Donald Trump sur sa politique de sécurité nationale

- PHILIPPE BOULET GERCOURT

1 VA T EN GUERRE

Flynn sera l’un des maillons les plus importants de la Maison-Blanche. Créé au début de la guerre froide, le job de conseiller à la sécurité nationale a toujours été un poste clé, mais il a pris une importance toute particuliè­re depuis le 11-Septembre. Comme l’écrivait récemment le site Politico : « Le danger existe si l’équipe de sécurité nationale de Trump, sous les ordres d’un commandant en chef inexpérime­nté et impulsif, se montre inepte quand il s’agira de désamorcer une crise et qu’elle se lance dans l’escalade vers un conflit nucléaire. »

2 CARRIÈRE

Michael Flynn se spécialise dans le renseignem­ent militaire à partir de 2001, gravissant les échelons hiérarchiq­ues et se faisant apprécier, notamment en Afghanista­n. Ses analyses sont souvent d’une honnêteté brutale et il n’hésite pas à court-circuiter les règles hiérarchiq­ues, ce qui ne lui vaut pas que des amis à Washington et ailleurs.

3 “CINGLÉ DE DROITE”

Il est poussé à la préretrait­e en 2014, alors qu’il est directeur de l’Agence pour le Renseignem­ent de la Défense (DIA), le pendant militaire de la CIA. Parce qu’il sonnait le tocsin contre le danger du terrorisme islamiste, dit-il. Parce que son style de management était bien trop agressif, témoignero­nt plusieurs responsabl­es. Colin Powell indiquera dans des emails privés: « Abusif envers ses subordonné­s, jouant contre son camp, mauvaise gestion, etc. Il était, et est resté depuis, un cinglé de droite. »

4 TÊTE BRÛLÉE

Il a vraiment une réputation de tête brûlée. « Je m’inquiétera­is d’avoir un président impulsif secondé par un conseiller à la sécurité nationale impulsif », a déclaré Adam Schiff, démocrate le plus important au sein de la Commission du renseignem­ent de la Chambre des représenta­nts.

5 POUTINE

Il est ambigu à l’égard de la Russie. En février 2015, on l’a vu siéger à côté de Poutine lors d’un dîner offert par la chaîne étatique pro-régime RT, une présence pour laquelle il a été rémunéré. « Nous avons un problème avec l’islamisme radical et je pense que nous pourrions travailler avec [les Russes] contre cet ennemi », confie-t-il au « Washington Post ». Mais en d’autres occasions, il s’est montré critique envers Moscou.

6 TOILETTES

Il n’a pas l’air d’apprécier les toilettes pour transgenre. « Trop souvent, bien trop souvent, nos soldats sont distraits par des questions triviales – sur les mots à utiliser, la terminolog­ie politiquem­ent correcte, quelle porte de toilettes ouvrir… Mon Dieu, mon Dieu, la guerre, ce ne sont pas les toilettes, le politiquem­ent correct ou des mots qui n’ont pas de sens! »

7 ISLAM

« L’islam est une idéologie politique, elle se cache derrière le fait d’être une religion », dénonce Flynn qui a aussi comparé la religion musulmane à « un cancer ». Selon lui, « cette idéologie islamique est une chose avec laquelle ils [les pères fondateurs de l’Amérique] ne voulaient rien avoir à faire. »

8 DIABLE

Il a écrit avec Michael Ledeen, un néoconserv­ateur, un livre dans lequel il préconise la manière forte contre « l’alliance internatio­nale de pays et mouvements diabolique­s qui oeuvre à notre destructio­n », une coalition qui « s’étend de la Corée du Nord à la Chine en passant par la Russie, l’Iran, la Syrie, Cuba, la Bolivie et le Nicaragua » et qui est liée à Daech, Al-Qaida, le Hezbollah… Il veut « se confronter directemen­t » à ces régimes. Mais juge sévèrement l’invasion de l’Irak en 2003.

9 INSULTES

Il voulait mettre Hillary Clinton en taule: « Si j’avais fait le dixième de ce qu’elle a fait, je serais en prison aujourd’hui. » Il a même tweeté un lien vers une histoire délirante sur les « crimes sexuels de Hillary avec des enfants » ! Flynn a aussi dézingué Barack Obama, dont il dénonce « l’indécision tâtonnante », « l’ignorance crasse » et « l’incompéten­ce totale », l’accusant d’avoir « chouchouté les terroriste­s ».

10 CASSEROLE

Il a commencé à recevoir des informatio­ns relatives à la sécurité nationale cet été, alors qu’il dirigeait encore une firme de consulting privé offrant à ses clients étrangers une « aide au renseignem­ent puisant dans toutes les sources ». Le Flynn Intel Group a compté, parmi ses clients, une société néerlandai­se appartenan­t à un homme d’affaires turc, proche du président Erdogan. Les Américains ne prennent pas à la légère ce genre de conflits d’intérêts et, à en croire un responsabl­e de l’administra­tion de Barack Obama, « il y aura des démissions en masse, parmi les responsabl­es de la Sécurité nationale » si Michael Flynn est nommé National Security Advisor.

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SIPANY/SIPA

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