10 choses à savoir sur… Michael Flynn
Impulsif, agressif et réactionnaire, ce général retraité sera le conseiller le plus influent de Donald Trump sur sa politique de sécurité nationale
1 VA T EN GUERRE
Flynn sera l’un des maillons les plus importants de la Maison-Blanche. Créé au début de la guerre froide, le job de conseiller à la sécurité nationale a toujours été un poste clé, mais il a pris une importance toute particulière depuis le 11-Septembre. Comme l’écrivait récemment le site Politico : « Le danger existe si l’équipe de sécurité nationale de Trump, sous les ordres d’un commandant en chef inexpérimenté et impulsif, se montre inepte quand il s’agira de désamorcer une crise et qu’elle se lance dans l’escalade vers un conflit nucléaire. »
2 CARRIÈRE
Michael Flynn se spécialise dans le renseignement militaire à partir de 2001, gravissant les échelons hiérarchiques et se faisant apprécier, notamment en Afghanistan. Ses analyses sont souvent d’une honnêteté brutale et il n’hésite pas à court-circuiter les règles hiérarchiques, ce qui ne lui vaut pas que des amis à Washington et ailleurs.
3 “CINGLÉ DE DROITE”
Il est poussé à la préretraite en 2014, alors qu’il est directeur de l’Agence pour le Renseignement de la Défense (DIA), le pendant militaire de la CIA. Parce qu’il sonnait le tocsin contre le danger du terrorisme islamiste, dit-il. Parce que son style de management était bien trop agressif, témoigneront plusieurs responsables. Colin Powell indiquera dans des emails privés: « Abusif envers ses subordonnés, jouant contre son camp, mauvaise gestion, etc. Il était, et est resté depuis, un cinglé de droite. »
4 TÊTE BRÛLÉE
Il a vraiment une réputation de tête brûlée. « Je m’inquiéterais d’avoir un président impulsif secondé par un conseiller à la sécurité nationale impulsif », a déclaré Adam Schiff, démocrate le plus important au sein de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants.
5 POUTINE
Il est ambigu à l’égard de la Russie. En février 2015, on l’a vu siéger à côté de Poutine lors d’un dîner offert par la chaîne étatique pro-régime RT, une présence pour laquelle il a été rémunéré. « Nous avons un problème avec l’islamisme radical et je pense que nous pourrions travailler avec [les Russes] contre cet ennemi », confie-t-il au « Washington Post ». Mais en d’autres occasions, il s’est montré critique envers Moscou.
6 TOILETTES
Il n’a pas l’air d’apprécier les toilettes pour transgenre. « Trop souvent, bien trop souvent, nos soldats sont distraits par des questions triviales – sur les mots à utiliser, la terminologie politiquement correcte, quelle porte de toilettes ouvrir… Mon Dieu, mon Dieu, la guerre, ce ne sont pas les toilettes, le politiquement correct ou des mots qui n’ont pas de sens! »
7 ISLAM
« L’islam est une idéologie politique, elle se cache derrière le fait d’être une religion », dénonce Flynn qui a aussi comparé la religion musulmane à « un cancer ». Selon lui, « cette idéologie islamique est une chose avec laquelle ils [les pères fondateurs de l’Amérique] ne voulaient rien avoir à faire. »
8 DIABLE
Il a écrit avec Michael Ledeen, un néoconservateur, un livre dans lequel il préconise la manière forte contre « l’alliance internationale de pays et mouvements diaboliques qui oeuvre à notre destruction », une coalition qui « s’étend de la Corée du Nord à la Chine en passant par la Russie, l’Iran, la Syrie, Cuba, la Bolivie et le Nicaragua » et qui est liée à Daech, Al-Qaida, le Hezbollah… Il veut « se confronter directement » à ces régimes. Mais juge sévèrement l’invasion de l’Irak en 2003.
9 INSULTES
Il voulait mettre Hillary Clinton en taule: « Si j’avais fait le dixième de ce qu’elle a fait, je serais en prison aujourd’hui. » Il a même tweeté un lien vers une histoire délirante sur les « crimes sexuels de Hillary avec des enfants » ! Flynn a aussi dézingué Barack Obama, dont il dénonce « l’indécision tâtonnante », « l’ignorance crasse » et « l’incompétence totale », l’accusant d’avoir « chouchouté les terroristes ».
10 CASSEROLE
Il a commencé à recevoir des informations relatives à la sécurité nationale cet été, alors qu’il dirigeait encore une firme de consulting privé offrant à ses clients étrangers une « aide au renseignement puisant dans toutes les sources ». Le Flynn Intel Group a compté, parmi ses clients, une société néerlandaise appartenant à un homme d’affaires turc, proche du président Erdogan. Les Américains ne prennent pas à la légère ce genre de conflits d’intérêts et, à en croire un responsable de l’administration de Barack Obama, « il y aura des démissions en masse, parmi les responsables de la Sécurité nationale » si Michael Flynn est nommé National Security Advisor.