Squarcini vend ses secrets à Sassou-Nguesso
Dans notre article intitulé « l’Etrange reconversion de l’espion de Sarkozy » (« l’Obs », n° 2697), nous révélions que Bernard Squarcini, l’ancien patron des services secrets français, s’était mis au service de Denis Sassou-Nguesso, président du Congo depuis trentedeux ans, à la veille de sa dernière « élection », dont le résultat a été violemment contesté par l’opposition. Saisis de plusieurs enquêtes, les policiers de l’IGPN, les fameux boeuf-carottes, ont retrouvé la trace des échanges entre Bernard Squarcini et la dictature congolaise. Le 8 mars, trois semaines avant le scrutin, l’ancien maître espion a été informé « par une série de SMS » qu’un « commando, piloté depuis la France, avec la complicité et le soutien de la présidence du Gabon », visait à « déstabiliser la situation politique au Congo-Brazzaville ». Les interceptions des communications de Bernard Squarcini ont montré que ces informations ainsi que des « renseignements opérationnels précis » pouvaient être monnayés 500 000 euros. Le marché a-t-il été conclu ? Les enquêteurs cherchent à l’établir, mais ils savent que le 3 avril Squarcini s’est envolé à bord d’un avion privé en direction de Brazzaville. Il aurait passé la nuit dans la résidence personnelle du président Sassou-Nguesso…