FAUT-IL RALLONGER LE DÉLAI DE PRESCRIPTION ?
Les faits dénoncés par Flavie Flament, Alice, Lucie et Constance ne peuvent plus être jugés. Dans la loi française, une personne qui a été victime de viol ou d’attouchements sexuels avant ses 15 ans peut porter plainte jusqu’à ses 38 ans seulement. Soit vingt ans après sa majorité. Faut-il rallonger ce délai ? De nombreuses associations le souhaitent. « Souvent les victimes ne sont pas capables de parler, ni même de se souvenir avant de nombreuses années de ce qu’elles ont subi dans leur enfance, témoigne Flavie Flament. J’ai moi-même connu une longue amnésie traumatique. Quand les souvenirs sont remontés après le décès d’un proche et des années de psy, c’était trop tard ! » Laurence Rossignol, ministre de la Famille, va lancer ces jours-ci une mission de réflexion sur le sujet, coprésidée par Flavie Flament et un pénaliste. « Le sujet divise aujourd’hui, nous explique la ministre, et je souhaite que cette mission réponde à ces questions : comment cela se passe-t-il dans les pays ou la prescription est plus longue ? L’allongement des délais permet-il aux victimes de mieux obtenir réparation ? »