Haruf posthume
NOS ÂMES LA NUIT, PAR KENT HARUF, TRADUIT DE L’ANGLAIS (ÉTATS-UNIS) PAR ANOUK NEUHOFF, ROBERT LAFFONT, 170 P., 18 EUROS.
Dans une petite ville du Colorado, Addie, une veuve de 75 ans, vient trouver Louis, son voisin veuf lui aussi, et lui propose, tout à trac, de passer la nuit avec elle. S’il s’agissait seulement de satisfaire des besoins ancestraux, Louis déclinerait peut-être l’invitation, ayant avec l’âge perdu toute assurance en la matière. Mais le fait est que la solitude lui pèse. Le soir, Louis prend son pyjama, sa brosse à dents et se retrouve quelques heures plus tard à discuter dans le lit de sa voisine. Bien vite, la rumeur de leur liaison enfle dans la petite ville. Et Gene, le fils d’Addie, de suspecter Louis d’en vouloir à l’argent de sa mère. Ecrit dans une langue simple, le roman posthume de Kent Haruf (photo), cet écrivain du Colorado décédé il y a deux ans, et dont « le Chant des plaines » avait marqué les mémoires, n’a pas convaincu pour rien Robert Redford et Jane Fonda, qui tiendront les rôles de Louis et d’Addie dans une prochaine adaptation au cinéma. C’est un concentré d’amour et de tendresse, qui démontre que, contrairement à l’adage, on peut faire de la belle littérature avec de bons sentiments.