Il faut voir Kylian
JIRI KYLIAN. TROIS CHORÉGRAPHIES, AVEC LE BALLET DE L’OPÉRA DE PARIS. DU 26 NOVEMBRE AU 31 DÉCEMBRE, OPÉRA DE PARIS-GARNIER, 08-92-89-90-90 OU OPERADEPARIS.FR
Une intelligence musicale trop rare chez les chorégraphes ; une écriture d’une inventivité éblouissante, mais sans vains e ets : lorsque Jiri Kylian se saisit de grandes partitions, c’est pour les traduire à merveille par la danse. Voyons « Symphonie de psaumes » de Stravinsky, une oeuvre qu’on n’imaginerait pas faite pour être chorégraphiée. Sur elle, Kylian a réglé une gestuelle bouleversante de talent où tout est surprise et juste lyrisme. Dans « Bella Figura » (ci-dessus), il déploie sur des partitions de Pergolèse, Vivaldi, Marcello ou Torelli une richesse, une variété de vocabulaires étourdissante. Et cela avec humour. En interprétant les oeuvres de l’un des derniers grands chorégraphes du xxe siècle, auxquelles s’ajoute une pièce composée sur le Concerto pour piano n° 9 de Mozart, le ballet de l’Opéra de Paris fait oeuvre de « précurseur » dans cette saison puisque bientôt, en avril et mai prochains, le ballet de l’Opéra de Lyon créera de nouvelles chorégraphies du même Jiri Kylian.