L'Obs

Cinq stations pour le prix d’une

Rien ne ressemble à Flaine, ni à son domaine du Grand-Massif, qui relie Sixt-Fer-àCheval, Samoëns, Morillon et Les Carroz. Pour des ambiances toutes différente­s

- Par CLAUDE SOULA

Envie d’un endroit loin de tout, au fond d’une vallée ? Sixt-Fer-à-Cheval vous tend les bras. Vous préférez une station à l’ambiance traditionn­elle et calme ? Samoëns ou Morillon sont idéaux. Vous êtes tenté par un village en altitude, toujours très savoyard ? Alors, direction Les Carroz. Et puis, il y a celle qui ne ressemble à aucune autre station française : Flaine, une expérience qui vaut le déplacemen­t.

Les amateurs de montagne connaissen­t déjà par coeur la légende de la station : un beau jour des années soixante, Eric Boissonnas, un ingénieur fou de ski, découvre en randonnant un cirque splendide et sauvage, taillé dans le roc calcaire, et aux superbes pentes. Il n’y a là que quelques fermes. Eric Boissonnas est lié, par sa femme, à l’une des familles françaises les plus riches et éclairées de l’époque, les Schlumberg­er, pour lesquels tout est possible. Ils décident de bâtir une folie architectu­rale, dont ils confient les clés à l’héritier du Bauhaus, Marcel Breuer. C’est ainsi que naîtra la plus discutée des stations françaises, en 1968. Un ensemble sans concession d’immeubles de béton, dont le gris répond aux roches qui les entourent, ne jurant jamais sur la neige. Une Brasilia à la française, comme l’esprit d’innovation des années d’après-guerre a su en susciter, écolo avant l’heure par les solutions techniques qu’elle avait adoptées, et terribleme­nt pratique (on arrive skis aux pieds dans tous les bâtiments « historique­s »).

Aujourd’hui, Flaine, ce sont des immeubles classés monuments historique­s, que les architecte­s admirent, et une ambiance certifiée anti-bling-bling : aucune boutique de luxe, aucun palace, mais des auberges de jeunesse, des résidences et des hôtels-clubs qui accueillen­t tous les amateurs de ski. L’ambiance est simple mais la culture occupe une place importante grâce à un auditorium de 500 places qui accueille des concerts classiques (la plupart gratuits). Des sculptures géantes de Picasso ou Dubuffet sont plantées dans la neige. Flaine a été détestée dans les années 2000, mais elle connaît un regain d’amour, grâce à la nouvelle vogue de ce style seventies.

Pour ceux qui détestent le béton, Flaine s’est aussi dotée de satellites qui font la part belle au bois : tout en hauteur, les résidences du Hameau, près du col de la Pierre carrée (1 844 m), raviront les amateurs d’esprit scandinave, et en dessous, le lieu-dit Les Gérats vise une clientèle qui aime le confort et le luxe : ouverte il y a un an, la résidence Pierre et Vacances Premium Les Terrasses d'Hélios est son porte-drapeau.

Le plus : l’accès au Grand-Massif, le 5e plus grand domaine skiable des Alpes, très bien enneigé. Au sommet du téléphériq­ue des Grandes Platières, à 2 480 mètres d’altitude, on peut déjeuner en admirant les plus beaux sommets, y compris le mont Blanc, et se lancer ensuite dans l’aventure de la piste des Cascades - accessible à tous les niveaux -, offrant des vues magnifique­s et vous conduisant jusqu’au bout du domaine skiable, au village de Sixt. Les amateurs de ski de fond ne sont pas oubliés non plus : ils peuvent même s’entraîner avec les chasseurs alpins, stationnés en haut du col de la Pierre carrée, pour voir si leur souffle est toujours d’attaque.

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Longtemps décriée pour son style bétonné, la Brasilia des Alpes connaît aujourd’hui un retour en grâce.

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