SEC, BRUT, NATURE OU NONA DOSÉ ?
La Champagne produit en grande majorité des champagnes dosés en « brut », mention que l’on lit sur l’étiquette. Ce qui signifie qu’au dégorgement, au moment de l’expulsion des levures mortes après le vieillissement des bouteilles couchées (« sur lattes ») puis tête en bas (« sur pointe »), une liqueur de vin et de sucre est ajoutée dans toutes les bouteilles : le « dosage ». Cette adjonction légale de sucre de canne ou de betterave ( jusqu’à 15 g de sucre par litre pour un brut) gomme la nature acide et l’amertume des jus de raisin de la région, surtout lorsqu’ils sont jeunes. Progressivement des cuvées peu ou non dosées se développent sous divers intitulés : « extra-brut » (moins de 6 g/l), « nature » (moins de 3 g/l), « non dosé » et « zéro dosage » (pour les champagnes sans adjonction de sucre). Les amateurs éclairés recherchent dans ces effervescents l’expression franche, sèche, sans fard du goût de terroir champenois. Une élégance fraîche et une minéralité crayeuse et saline avec une persistance de saveurs naturelles. Mais trop de champagnes non dosés portent des goûts oxydés issus de vins de réserves séniles ou une désarmante neutralité de goût. Quid de la saveur des grappes issues de vignes fertilisées et amendées à l’excès comme trop souvent en Champagne ?