Comédie à l’aveugle
LA PRUNELLE DE MES YEUX, PAR AXELLE ROPERT. COMÉDIE FRANÇAISE, AVEC MÉLANIE BERNIER, BASTIEN BOUILLON, ANTONIN FRESSON, CHLOE ASTOR, SWANN ARLAUD (1H27).
Les films de certains réalisateurs conduisent à s’interroger sur l’influence exercée par leur cinéphilie : les références sont bien là, affichées non sans complaisance, les intentions sont évidentes, mais le résultat n’évoque en rien les modèles qu’ils se donnent. Ainsi Axelle Ropert se réclame-t-elle de la screwball comedy des années 1930 et de Blake Edwards, de la « Tootsie » de Sydney Pollack également. Mais tout ce qui fait le prix de ce cinéma-là est furieusement absent de « la Prunelle de mes yeux ». Théo, un jeune joueur de bouzouki qui se produit dans les restaurants grecs avec son frère, se fait passer pour aveugle aux yeux de leur jolie voisine accordeuse de pianos prénommée Elise (allô… Ludwig?), qui est, elle, réellement aveugle. Comme on s’en doute, l’amour est au coin du palier, et Elise ayant elle-même une soeur il n’est pas douteux que les deux frères trouveront à s’apparier. Peu importe le point d’arrivée, seul compte le chemin, mais celui qu’emprunte ce film est convenu, avec ses répliques attendues et ses gags poussifs. Bref, on ne rit pas. A la question de savoir ce qui a manqué à « la Prunelle », travail, talent, modestie, on est tenté de répondre : juste un peu de tout ça.