L'Obs

Sandor réveille

LES GRANDS ROMANS DE SÁNDOR MÁRAI, ÉDITION D’ANDRÁS KÁNYÁDI ET DE CATHERINE FAY, LE LIVRE DE POCHE/LA POCHOTÈQUE, 1 280 P., 28,90 EUROS.

- D. J.

Né en 1900 dans une famille bourgeoise de Slovaquie (on disait alors Haute-Hongrie), Sándor Márai (photo, vers 1955) tire sa gloire de son roman « les Braises », qui fut publié en Hongrie en 1942 et dont la première traduction française remonte aux années 1960 (il devint un best-seller mondial en 1998). Deux vieillards, deux anciens amis que le destin a séparés, se retrouvent dans une antique demeure et passent vingt-quatre heures à se souvenir et à se chamailler. D’un charme indéniable, le roman possède le même pouvoir de séduction que les nouvelles de Zweig, ces lettres d’adieu à la grandeur et à la civilisati­on. Mais Márai, qui s’exila aux Etats-Unis pour échapper au communisme et se suicida en Californie quelques mois avant la chute du Mur, n’est pas l’homme d’un seul livre. Influencé notamment par le divin romancier hongrois Dezső Kosztolány­i, il a énormément écrit. En attendant de tenter l’ascension du corpus complet (dont son Journal qui couvre plus de cinquante ans), ce volume de la période hongroise ravira les nostalgiqu­es de la Mitteleuro­pa.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France