DIAMOND ISLAND PAR DAVY CHOU

Drame cambodgien, avec Sobon Nuon, Cheanick Nov, Madeza Chhem (1h41).

C’est un teen movie gracieux, d’une infinie douceur, sur la dure réalité du Cambodge. Bora, un adolescent pauvre de la campagne dont la mère est souffrante, rejoint Phnom Penh pour travailler sur le chantier de Diamond Island, projet kitsch de mini-ville moderne et luxueuse, emblématique de la mondialisation en marche. Entre les néons trompeurs de la ville et les promesses d’un ailleurs meilleur entretenues par son grand-frère, Bora traîne avec sa bande de copains et s’ouvre aux rituels amoureux de son âge. Le documentaire « le Sommeil d’or », sur le cinéma cambodgien disparu sous la dictature khmère rouge, avait révélé Davy Chou. Il fait mieux que confirmer son talent avec sa première fiction aux couleurs pop sur une jeunesse ignorée et interprétée par elle-même (les acteurs sont tous amateurs). Après les fantômes du passé, Chou filme les mirages du présent. Et c’est beau.