FAIS DE BEAUX RÊVES PAR MARCO BELLOCCHIO
Drame italien, avec Valerio Mastandrea, Bérénice Bejo, Guido Caprino (2h14).
Massimo a 9 ans quand sa mère meurt brutalement. Un amour absolu les unissait. Les derniers mots qu’il lui entendit prononcer sont : « Fais de beaux rêves. » Désormais journaliste à « la Stampa », il vit à Rome en solitaire, loin de l’appartement familial milanais dans lequel il continue d’errer pourtant. Adaptant le roman en partie autobiographique de Massimo Gramellini, Marco Bellocchio, 77 ans, traite une nouvelle fois de la relation mère-fils, lui qui, en 1965, dans « les Poings dans les poches », son premier film, mit en scène le meurtre de la première par le second. C’est le caractère absolu de cet amour exclusif qui l’a attiré dans le livre et qu’il sonde dans un récit traversé de flash-back, qui se joue de la chronologie et exige du spectateur une attention de tous les instants. L’ensemble s’apparente à un puzzle dont les pièces, souvenirs d’enfance, images de télévision (« Belphégor »), actualité (un scandale financier, la guerre des Balkans), phantasmes, analyse psychanalytique, s’assemblent sous la conduite d’un cinéaste virtuose. Si Valerio Mastandrea s’impose dans le rôle du journaliste, c’est le regard de Massimo enfant (Nicolò Cabras) qui illumine ce beau film.